La BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) est une maladie respiratoire chronique lentement progressive, caractérisée par un trouble ventilatoire obstructif peu ou pas réversible (causée par l’association, variable selon les patients, d’une diminution du calibre des bronchioles du fait de modifications anatomiques : remodelage ; et d’une destruction des alvéoles pulmonaires : emphysème), pouvant conduire à une insuffisance respiratoire chronique. Non traitée, elle expose à une baisse importante de la qualité de vie et à des décès prématurés.
Elle concernerait environ 8 % des plus de 45 ans, soit plus de 2 millions de Français (dont près de 150 000 sont sous oxygénothérapie), et serait responsable d’environ 20 000 décès prématurés par an. Illustration des enjeux : l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) estime que la BPCO sera la 3e cause de décès dans le monde en 2020 !
Chez ces patients, l’inflammation des voies aériennes provoque un épaississement des parois par atrophie des muscles lisses, ainsi qu’une hypersécrétion réactionnelle de mucus. Le tissu pulmonaire est également inflammatoire, ce qui entraîne des perturbations cellulaires et des anomalies fonctionnelles. Les alvéoles pulmonaires qui permettent les échanges gazeux lors de la respiration sont progressivement détruites (emphysème).
La BPCO est une pathologie fréquente et largement sous-diagnostiquée, car elle est longtemps insidieuse et silencieuse : seul un tiers des cas serait identifié. Ses symptômes sont très souvent minimisés, voire ignorés par le patient. Le tabagisme (actif, passif et in utero) est LE grand facteur causal (80 à 90 % du total des cas) – d’autant plus néfaste qu’il a commencé tôt - mais le rôle de l’exposition à certains polluants respiratoires (aérocontaminants professionnels ou domestiques) ne doit pas être sous-estimé pour autant. Les deux signes clés sont représentés par une toux chronique et l’apparition progressive d’un essoufflement de plus en plus précoce en dehors de tout effort caractérisé.
Les signes qui doivent attirer l’attention
Les signes qui doivent attirer l’attention, à partir de 40 ans, et surtout chez les fumeurs (et fumeuses !) au long cours (10 paquets-année ou plus) sont :
Une toux chronique (notamment affectée par la météo), avec ou sans expectorations ; une dyspnée ; un essoufflement rapide lors d’efforts mineurs. Il faut savoir que ces signes peuvent être inconstants, d’intensité variable et parfois tardifs.
Le dépistage de la BPCO repose sur la réalisation d’une spirométrie, en utilisant un minispiromètre électronique. Ces dispositifs mesurent le Volume Expiré Maximum à la première seconde (VEMS), le Volume Expiré Maximum à la sixième seconde (VEM6, qui fournit une bonne estimation de la capacité vitale) et calculent le rapport VEMS/VEM6 : un rapport inférieur à 0,7 (70 %) est considéré comme anormal et doit orienter vers le médecin.
Rappelons, à ce sujet, que le VEMS diminue physiologiquement avec l’âge. Une exacerbation correspond à une aggravation significative de l’état respiratoire du patient. C’est la principale cause d’hospitalisation de ces patients.
Les signes cliniques associent une aggravation de la dyspnée, associée à une augmentation du volume de l’expectoration ou à une expectoration purulente.
Quel que soit le facteur déclenchant, une majoration de l’inflammation bronchique est observée au cours des exacerbations aiguës. Cette inflammation se traduit par une aggravation de l’obstruction bronchique, avec majoration de la distension alvéolaire. En l’absence de prise en charge efficace, la maladie évolue vers une insuffisance respiratoire de plus en plus sévère, générant un lourd handicap.
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