D’un point de vue cutané, hommes et femmes vieillissent au même rythme.
Faux ! La peau des hommes est mieux armée face aux signes du temps. Elle est plus épaisse, plus élastique, bénéficie d’une imprégnation hormonale plus importante et d’un film hydrolipidique riche en lipides. Les rides se manifestent donc plus tardivement sur les visages masculins mais lorsqu’elles apparaissent, elles sont plus marquées et plus profondes. D’autant que les hommes font habituellement preuve d’une plus grande désinvolture que les femmes vis-à-vis de leur peau : exposition au soleil sans protection, agressions climatiques, fumée du tabac et irritation due au rasage, autant de mauvais traitements dont plus d’un figure à son menu quotidien. Dans ces conditions, la petite longueur d’avance qui avantage bien des hommes dans la course à la jeunesse, pourrait se trouver plus que réduite, tant la peau a besoin d’être correctement protégée sous peine de se déshydrater, de s’irriter et de se rider plus facilement.
Le contour de l’œil est la première zone où les rides apparaissent*.
C’est vrai… Le contour de l’œil est très sensible à l’apparition des premières rides et ce pour plusieurs raisons dont les effets sont cumulatifs : la peau (épiderme, derme, hypoderme) y est 3 à 5 fois plus fine que sur le reste du corps ; c’est une zone qui compte une faible quantité de glandes sébacées produisant un film hydrolipidique assez pauvre en sébum ; on cligne des yeux près de 10 000 fois par jour, une action plus que répétitive à laquelle s’ajoute la grande mobilité des tissus limitrophes requise par l’œil. Cette zone est donc vouée à un mouvement perpétuel qui accentue forcément les sillons des rides. Tous ces facteurs contribuent à faire du contour de l’œil la première zone du visage à témoigner du temps qui passe. D’une façon générale, les rides ont tendance à envahir la partie supérieure de la face ? Pattes d’oie au coin de l’œil et rides sur le front - avant de progresser vers le bas du visage. Un processus inéluctable essentiellement dû à la dégradation des fibres de collagène et d’élastine, celle-ci provoquant une perte de densité des tissus dont les corollaires sont l’accentuation des rides et le relâchement de la peau.
Le cou et le décolleté vieillissent aussi vite que le visage*.
Faux ! Cou et décolleté vieillissent plus rapidement que le visage et peuvent parfois présenter des plis assez profonds directement liés à l’exposition au soleil. Mais là ne s’arrête pas l’œuvre du temps qui favorise l’apparition de taches brunes peu esthétiques. Un phénomène dû à la baisse de capacité de synthèse de la mélanine (elle perd 10 % tous les 10 ans) et la diminution du nombre des mélanocytes. La mélanine moins bien répartie se traduit par une pigmentation plus anarchique qui forme des taches. Celles-ci sont d’autant plus visibles que la peau s’affine en vieillissant.
Tout comme le visage, cou et décolleté doivent être démaquillés, hydratés et protégés du soleil.
Les peaux grasses résistent mieux aux effets du temps qui passe.
Vrai ! Rides et ridules apparaissent plus tardivement sur une peau grasse. Celle-ci résulte d’une hyperproduction de sébum qui se concentre au niveau du film hydrolipidique. Les corps gras qu’il contient renforcent la fonction barrière du film et préservent l’élasticité des tissus. Mais attention ! La peau grasse est une peau fragile qui a tendance à se déshydrater et à s’irriter, conséquence de la dégradation du sébum - et parfois aussi de l’utilisation de soins non adaptés. Présent en grande quantité, celui-ci engendre d’autres désagréments. Outre l’aspect luisant qu’il entraîne au niveau du nez, du front et du menton, il s’accompagne souvent d’une séborrhée du cuir chevelu mais toujours d’une dilatation des pores et donne au teint un aspect terne et brouillé. Il peut également entraîner des affections dermatologiques telles que les points noirs, l’acné ou la dermatite séborrhéique.
Avec l’âge, la peau se déshydrate forcément.
C’est vrai… La teneur en eau de la couche cornée diminue avec l’âge. Elle est de 13 % pour une peau jeune et ne dépasse pas les 7 % dans le cas d’une peau mature. Deux systèmes complémentaires régulent l’hydratation cutanée : au cours du flux transépidermique (appelé aussi perte insensible en eau), l’eau venue de la circulation sanguine traverse l’hypoderme, le derme et l’épiderme pour venir se dissiper à l’extérieur de l’organisme. Tout en progressant, l’eau est majoritairement retenue dans les tissus. Le faible taux d’hydratation que contient, au final, la couche cornée est pourtant indispensable à son bon fonctionnement. Ce sont des substances hydrophiles plus connues sous le nom de NMF (Natural Moisturizing Factor) qui vont permettre à la couche cornée de capter et retenir l’eau. Chez les peaux matures, la production de NMF et celle de sébum, entre autres, sont ralenties.
Les peaux noires et métissées vieillissent moins vite que les autres.
Vrai et faux ! Vrai car les peaux noires et métissées sont, par définition, caractérisées par une hyperpigmentation mélanique qui les préserve, pour une part, du vieillissement photo-induit. En effet, si le nombre de mélanocytes est identique quelle que soit la couleur de la peau, leur activité, en revanche, est plus importante chez les sujets noirs et métissés. Dans ce cas, l’hyperpigmentation résulte d’une importante concentration de mélanosomes (structure qui renferme les grains de mélanine) situés au sein des mélanocytes. Plus gros, ils sont majoritairement remplis d’eumélanine, la mélanine la plus foncée. En outre, ils sont répartis dans toutes les couches de l’épiderme au lieu d’être concentrés dans les couches inférieures de l’épiderme comme chez les peaux blanches. La présence de mélanosomes et d’eumélanine en grande quantité assure donc aux peaux noires et métissées une meilleure photoprotection.
Faux car les peaux noires et métissées comme les peaux claires sont soumises de la même façon au vieillissement génétiquement programmé.
Il y a plus de cheveux blancs dans les chevelures foncées*.
Faux ! L’apparition des cheveux blancs est liée à l’arrêt de la synthèse de mélanine. Naturellement, celle-ci se réduit avec le temps, une diminution génétiquement programmée à laquelle personne n’échappe. Têtes blondes et têtes brunes comptent donc à peu près la même quantité de cheveux blancs mais ceux-ci sont tout simplement plus visibles dans une chevelure foncée.
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