Le cadre général du traitement.
L’objectif de la prise en charge est de traiter les symptômes de la maladie, d’assurer une meilleure qualité de vie aux patients (et aux aidants !), de limiter les situations de stress, de retarder l’entrée en institution et de réduire la morbimortalité.
Le plan de soins comprend, en fonction du stade de la maladie, une prise en charge thérapeutique, une prise en charge coordonnée médico-psychosociale et environnementale du patient et de son entourage ainsi que d’éventuelles mesures juridiques. Le plan de soins et d’aides devant être suivi et régulièrement réévalué.
Ce dernier comprend des interventions non médicamenteuses, d’éventuels traitements médicamenteux, la prise en charge des comorbidités et des facteurs de risque, la surveillance nutritionnelle, l’orientation vers les services sociaux (aides et financements) et une information sur les associations de malades, les associations de familles de malades et les structures de répit.
Enfin, il est recommandé que soit désigné précocement un aidant, qui pourra devenir la « personne de confiance » dont le rôle sera important au cours de l’évolution de la maladie.
Le traitement pharmacologique.
Les médicaments dits « spécifiques » utilisés dans le traitement de la maladie d’Alzheimer se répartissent en deux classes, selon qu’ils agissent sur l’acétylcholine (inhibiteurs de l’acétylcholinestérase : donépézil-Aricept, galantamine-Réminyl, rivastigmine-Exelon) ou certains récepteurs au glutamate dits NMDA (mémantine- Ebixa). Ces produits à visée symptomatique stabilisent ou améliorent transitoirement une certaine proportion de patients, mais ne modifient pas durablement le cours évolutif du processus pathologique.
Il est proposé d’utiliser au stade léger un inhibiteur de la cholinestérase, au stade modéré un inhibiteur de la cholinestérase ou un antiglutamate et au stade sévère, un antiglutamate.
Une réévaluation menée en 2011 par la Commission de Transparence de la HAS a abouti à une rétrogradation de ces quatre médicaments, faisant passer leur intérêt thérapeutique d’« important » à « faible ».
D’autres catégories de médicaments sont souvent également utilisées, parmi lesquels en premier lieu les psychotropes (antipsychotiques pour améliorer les troubles du comportement, les hallucinations et les idées délirantes, anxiolytiques et antidépresseurs sérotoninergiques pour lutter contre l’angoisse et la dépression, fréquentes à tous les stades de la maladie, hypnotiques, en privilégiant les molécules à courte durée d’action, comme le zolpidem et la zopiclone et en réévaluant régulièrement leur intérêt), et aussi les antiépileptiques (en cas de crises convulsives). Il convient d’éviter d’employer chez ces patients des médicaments ayant un profil anticholinergique en raison du risque d’effets négatifs sur les fonctions cognitives.
La prise en charge non pharmacologique.
L’un des objectifs phares est de faciliter le maintien à domicile des patients, aidé en cela par l’une des décisions du Plan Alzheimer 2008-2012 était de créer des équipes spécialisées destinées à intervenir à domicile sur prescription médicale, composées de professionnels (psychomotriciens, ergothérapeutes, assistants de soins en gérontologie) formés à la réadaptation, à la stimulation et à l’accompagnement des malades et de leur entourage.
Parmi les interventions disponibles figurent la prise en charge psychologique et psychiatrique (qui peut commencer dès l’annonce du diagnostic), visant notamment à aider le patient à conserver une image de soi satisfaisante, le maintien et l’adaptation des fonctions de communication du patient, l’aide à la famille et aux soignants à l’adaptation de leur comportement aux difficultés du malade, l’amélioration des troubles de la déglutition, la stimulation cognitive (ralentissement de la perte d’autonomie dans les activités de la vie quotidienne ; à distinguer des séances d’animation, des ateliers mémoire et des activités à visée occupationnelle), les interventions portant sur l’activité motrice (exercices physiques, prévention du risque de chutes, aptitudes fonctionnelles) et les interventions sur les comportements à risque (musicothérapie, aromathérapie, stimulation multisensorielle, thérapie assistée d’animaux, massages, luminothérapie…).
Le soutien des proches pour prévenir l’épuisement est également un point important. Ceux-ci doivent être informés de l’existence de formations gratuites destinées aux aidants familiaux, comme celles organisées par l’association France Alzheimer.
Soulignons l’importance de l’accompagnement psychologique, les groupes de soutien, la psychothérapie individuelle et/ou familiale, les structures d’accueil de jour ou d’hébergement temporaire (« plateformes de répit »), permettant de soulager les aidants.
Enfin, si à terme l’entrée en institution est fréquente bien que non inéluctable, il s’agit d’une décision qu’il est souhaitable de considérer comme l’aboutissement d’un processus élaboré au fil de l’évolution de la maladie, dans le cadre du projet de soins ; en essayant de recueillir l’accord du patient à un moment où il peut encore faire lucidement un choix.
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