Puis-je envisager de devenir enceinte bien que je souffre d’une maladie de Crohn ?
Oui, certainement, mais il convient d’intégrer un certain nombre d’éléments. Et tout d’abord de savoir qu’il est déconseillé de concevoir pendant une poussée. Par ailleurs, il semble exister un risque augmenté de rechute pendant la grossesse, aussi bien durant la gestation qu’après l’accouchement.
Un autre point important est la nécessité de surveiller tout particulièrement la grossesse en raison du risque de prématurité et d’hypotrophie (retard du développement de l’enfant au cours de la grossesse). En ce qui concerne les traitements, pratiquement tous les médicaments traversent la barrière placentaire, certains étant même formellement contre-indiqués. Quoi qu’il en soit, il est généralement conseillé de profiter d’une période calme de la maladie pour concevoir et mener sa grossesse en suspendant temporairement le traitement.
Mon fils a une maladie de Crohn. Doit-il suivre un régime particulier ?
Contrairement à ce que l’on croit souvent, aucun régime particulier ni exclusions alimentaires ne sont nécessaires. Néanmoins, il est conseillé d’adapter le régime alimentaire en période de poussée évolutive, au cours de laquelle il existe souvent une diarrhée. On peut alors conseiller un régime comportant une réduction des apports en lactose (sucre du lait), fibres alimentaires (légumes, fruits, enveloppes de céréales ; mieux vaut privilégier alors les salades et légumes cuits, et secondairement les fruits épluchés et sans pépins) et amidons (les amidons de riz ou de tapioca sont mieux digérés que ceux des pommes de terre ou du pain ; attention, les légumes secs, les artichauts et les champignons contiennent des glucides mal digérés lors des poussées).
D’autre part, une alimentation équilibrée est la meilleure prévention d’une carence minérale ou vitaminique. Attention, aux risques de carences en fer (viandes rouges) ou en calcium (le risque de déminéralisation osseuse est majoré dans les MICI ainsi que du fait de l’utilisation de cortisoniques). On peut ainsi conseiller de boire du lait et/ou manger du fromage blanc s’ils sont bien tolérés, ou sinon des produits laitiers fermentés (yaourts, fromages), qui renferment beaucoup moins de lactose.
Dans les suites immédiates d’une intervention chirurgicale (résection d’un segment d’intestin), il est nécessaire de suivre un régime d’épargne intestinale qui sera progressivement élargi avec comme objectif de retrouver l’alimentation la plus normale possible.
Enfin, lorsque la maladie de Crohn débute dans l’enfance, il est essentiel d’assurer des apports suffisants en quantité (calories) et en qualité (protéines, calcium, magnésium, vitamines, oligoéléments…), car à cet âge, le risque de retentissement sur la croissance staturo-pondérale est très élevé.
J’ai lu qu’il serait bon de manger davantage de fibres dans la maladie de Crohn. Qu’en pensez-vous ?
En effet, des chercheurs ont mis en évidence les vertus des fibres de brocoli dans la maladie de Crohn. Selon eux, ces fibres permettraient de stimuler les défenses immunitaires luttant contre les infections intestinales. Ceux-ci ont montré que les fibres permettent d’éliminer les mauvaises bactéries des intestins et donc de réduire le risque d’infection de l’intestin. Les fibres sont des prébiotiques ; cela signifie que leur fermentation par les bactéries donne naissance à de l'acide butyrique qui est considéré comme protecteur.
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