Convalescence et chirurgie lourde
Depuis une vingtaine d’années, des programmes de « récupération améliorée après chirurgie » (RAAC) sont proposés pour améliorer la convalescence d’un patient subissant une opération. Des mesures sont mises en place en amont, pendant et après l’opération pour agir sur les facteurs pouvant ralentir la phase de récupération.
Ainsi, avant l’opération et dans la mesure du possible, sont préconisées des exercices physiques, une aide au sevrage tabagique ou alcoolique et la vérification de carences possibles. Pendant l’opération, l’hydratation, la température et la douleur sont régulièrement évaluées. Après, le patient est encouragé à se lever et être autonome le plus rapidement possible. La prescription d’antalgiques, de préférence sans morphine, est poursuivie si besoin, en veillant aux effets indésirables (nausées, vomissement, constipation, hypotension).
Privilégier le repos
Qui dit convalescence dit repos et bon sommeil ! Le pharmacien peut rappeler quelques règles favorisant une bonne nuit :
- maintenir des horaires fixes de coucher et de réveil ;
- éviter les activités physiques intenses le soir et les repas copieux le soir ;
- proscrire tout excitant comme le café, le thé, l’alcool et les sodas à base de caféine après 16 heures ;
- aller au lit dès les premiers signes d’endormissement (bâillements, paupières lourdes, relâchement de l’attention et du tonus de la nuque) ;
- la chambre à coucher doit être régulièrement aérée, maintenue à une température se situant entre 18 et 20 degrés et isolée des bruits et des écrans ;
- en cas de besoin, la sieste dans la journée ne doit pas dépasser les 20 minutes.
Penser à une activité physique
La pratique d’une activité physique régulière améliore la convalescence en s’assurant qu’il n’existe aucune contre-indication après avis médical. S’en retrouvent augmentées la force et la fonction motrice. Le sommeil, la qualité de vie ainsi que la sensation de fatigue sont améliorés. Chez les personnes âgées et fragiles, la vigilance porte sur la bonne hydratation et au port de bonnes chaussures. Les sports recommandés doivent être d’intensité modérée (marche rapide, natation), d’une durée de 2 heures à 2 heures 30 par semaine, en évitant les sports intenses et à risques de traumatismes et de chute.
Les mesures diététiques
En période de convalescence, l’apport énergétique doit être équivalent à celle du sujet sain, soit entre 25 et 35 kcal/kg par jour, malgré une activité physique plus faible. Le but est de reconstituer les réserves pouvant avoir été diminuées par la pathologie et la réponse inflammatoire provoquant un hypermétabolisme, ainsi que sous l’effet des médicaments.
Il convient d’avoir une alimentation équilibrée et variée, tout en respectant un rythme de 3 repas riches en calories et en protéines, avec une éventuelle collation. Si le sujet présente une fatigue importante, mieux vaut privilégier les repas rapides à préparer ainsi que l’apport de sucre apportant l’énergie. Les aliments riches en vitamine C (agrumes, mangue, fruits exotiques, persil) sont à consommer quotidiennement. L’hydratation ne doit pas être négligée afin d’éliminer les déchets de l’organisme. Les excitants tels que le café, le thé, l’alcool sont à proscrire en fin de journée.
Lutter contre la dénutrition
À la suite d’une grave infection, maladie ou opération, le patient peut présenter une perte de poids importante. Pour lutter contre tout risque de dénutrition, des conseils nutritionnels peuvent être proposés au comptoir tels que l’introduction de collations entre les repas avec des biscuits, fruits, oléagineux, chocolat…, l’ajout de matières grasses dans les plats (en l’absence de nausées, vomissements ou diarrhées), et l’augmentation des apports en protéines. L’enrichissement alimentaire, correspondant à l’élévation de l’apport calorique et protidique des rations alimentaires, se fait par différents produits, comme la poudre de lait, le lait concentré, le fromage râpé, les œufs, le beurre, les huiles… pouvant être ajoutés dans divers plats (potage, gratin, purée, laitages…).
Penser également à l’utilisation de compléments nutritionnels oraux, notamment les poudres d’enrichissements faciles à incorporer dans les plats, les boissons lactées ou jus pour les collations et les crèmes pour les desserts. Il convient de privilégier les produits prêts à emploi hyperprotidiques et hypercaloriques, à raison de 2 à 3 par jour, en faisant varier les parfums et les textures. Le choix tiendra également compte des pathologies annexes du patient (diabète, maladie cœliaque, intolérance au lactose…).
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