Le mal de dos est un symptôme favorisé par des postures inadaptées et une mauvaise hygiène de vie. Il faut réagir avant que les douleurs ne deviennent chroniques et handicapantes.
Comment se manifeste la douleur ?
Elle siège dans le segment lombaire (bas du dos), elle est médiane ou latéralisée.
Une douleur d’origine mécanique est maximale la nuit et augmente au fur et à mesure de l’activité, alors qu’une douleur inflammatoire est maximale dans la seconde moitié de la nuit avec un réveil prématuré et s’atténue avec l’activité. L’intensité douloureuse est variable allant d’une simple gêne à un handicap. Des irradiations peuvent se faire sentir jusqu’à la région fessière.
Quand parle-t-on de lombalgie aiguë et chronique
?
La lombalgie est qualifiée d’aiguë si elle dure moins de quatre semaines, de subaiguë entre 4 et 12 semaines alors que les lombalgies chroniques évoluent depuis plus de trois mois. L’incapacité fonctionnelle peut être partielle ou totale avec sensation de blocage, mais responsable d’une importante limitation de l’activité habituelle. Les formes aiguës surviennent surtout chez un sujet jeune alors qu’un âge supérieur à 45 ans favorise la chronicité de l’affection.
Quelle est leur évolution ?
Les lombalgies aiguës évoluent rapidement et spontanément vers la guérison dans la majorité des cas. Seulement 7 à 10 % des cas deviennent chroniques et une faible proportion s’installe définitivement. Les douleurs les plus intenses durent entre 24 heures et moins de deux semaines. Dans un tiers des cas, des récidives se manifestent dans l’année qui suit, certains signes plus légers peuvent persister parfois trois à douze semaines.
Comment se manifeste l’arthrose lombaire ?
Elle occasionne des lombalgies invalidantes avec des douleurs intenses, mal calmées par le repos et nécessitant un dérouillage matinal. Elle semble correspondre à une destruction du cartilage pouvant entraîner un amincissement de l’espace intervertébral (pincement), et un affaissement de la hauteur du disque de plus de 50 %.
Quelles sont les principales causes d’une lombalgie ?
Les causes fonctionnelles sont représentées par la mauvaise utilisation ou la sur-utilisation du dos (manipulation d’objets lourds), l’exposition aux vibrations, le maintien de postures prolongées ou les mauvaises positions dès l’enfance. Aux causes mécaniques s’ajoutent des données biochimiques encore mal connues à ce jour. Les causes relationnelles (instabilité familiale et socio professionnelle) interviennent également, elles exacerbent l’expression des douleurs et peuvent être déterminantes pour le passage à la chronicité. De même, pour les troubles psychologiques ou les antécédents de maladies psychosomatiques.
Quelles sont les professions les plus exposées ?
Les lombalgies n’entrent pas dans le cadre des maladies professionnelles bien que de nombreuses professions soient à l’origine d’une détérioration discale en soumettant le rachis à des contraintes. Sont particulièrement concernés les métiers du bâtiment et travaux publics, du transport professionnel, les aides-soignants et infirmières, les mécaniciens (réparation automobile), les personnels de nettoyage et de service.
Quels sont les principaux facteurs à corriger ?
- Le stress n’est pas étranger aux problèmes de dos et il est responsable de lombalgies psychosomatiques qui touchent plus volontiers les étudiants et les femmes jeunes parfois déprimées, asthéniques et présentant une fatigue musculaire douloureuse lors de leur travail. De son impact dépend en partie le retour du patient à la vie active.
- Le surpoids fatigue inutilement le dos et écrase les disques intervertébraux. La perte de poids est un conseil précieux surtout en cas d’arthrose.
- La sédentarité favorise les douleurs dorsales par manque de tonicité des muscles dorsaux qui ne sont plus aptes à compenser les faiblesses des vertèbres ou des disques. Le maintien d’une activité physique est recommandé pour éviter un déconditionnement physique pouvant conduire le malade vers la dépendance, l’inadaptation à l’environnement et un handicap sévère.
- La fatigue, la grossesse, le tabac, l’alcool et le vieillissement sont aussi des facteurs favorisant la survenue d’un mal de dos.
Quels sports doit-on pratiquer pour ménager son dos ?
Il est important d’avoir une activité physique à condition de pratiquer les bons sports
(Natation, marche). Sont à proscrire les sports comme le tennis ou le golf qui mettent le corps en asymétrie, et le basket, le volley ou le VTT qui comportent des retombées brutales ou des trépidations. L’activité physique excessive ou inadaptée n’est pas non plus souhaitable car elle peut provoquer des micro-traumatismes vertébraux répétés. Il faut éviter la pratique de sports violents (combat) ou ceux qui sollicitent des mouvements brusques ou exagérés de la colonne vertébrale (équitation, planche à voile, sports de ballon). Sont conseillées les activités comme la marche, la natation, le cyclisme, le ski de fond et la gymnastique abdominale. Le maintien des activités sportives en phase aiguë se fera en fonction de l’intensité des douleurs.
Comment établir le diagnostic ?
Il est essentiellement clinique. En cas de lombalgie aiguë de survenue récente, l’examen vise à éliminer tout signe d’urgence (fièvre, amaigrissement, signes extra-rachidiens) ou évocateurs d’une pathologie grave (compression radiculaire, fracture vertébrale, ostéoporose, pathologie tumorale ou infectieuse). En l’absence de tels signes il est inutile de pratique des radiographies. Si ces signes sont présents, des examens biologiques et d’imagerie médicale (scintigraphies, échographies, IRM) seront pratiqués en urgence en milieu hospitalier.
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