Si chez l'enfant, la septième année marque traditionnellement l'entrée dans l'âge de raison, quarante-trois ans plus tard, un autre seuil semble franchi. L'enfant devenu adulte, plus vraiment jeune, pas encore vieux, devient « senior ».
La cinquantaine, nouvel âge de raison ? C'est en tout cas ce que semble nous dire Carole Renucci. Interrogée par « Le Quotidien », la directrice de la rédaction du magazine « Notre temps » dresse le portrait de ses lecteurs, les plus de 50 ans, côté santé. Celui de seniors plus informés, plus curieux, mais aussi parfois plus méfiants à l'égard des professionnels de santé et des traitements. « Les seniors ont pris la main, lorsqu'ils le peuvent, sur leur santé et ses aléas », estime-t-elle. Dans le même temps, « ils ont aussi compris que pour pouvoir profiter de la vie, il faut être en forme et en bonne santé ». Convaincus par l'efficacité de la démarche de prévention, ils se tournent, plus qu'auparavant, vers les médecines dites alternatives. « Notamment parce que, interprète Carole Renucci, par rapport à leurs aînés, ils voient davantage leurs parents vieillir et constatent les limites de la Pharmacopée classique ».
Entre allopathie et solutions alternatives, y a là une complémentarité qui est le fruit d'une nouvelle démarche : « la recherche d'une composition personnalisée des traitements », résume Carole Renucci. Nutrithérapie, phytothérapie, aromathérapie, homéopathie, sans compter le recours à la PDA ou à l'audioprothèse, l'officine dispose de nombreuses armes pour s'attaquer aux défis de l'âge mûr. Le nouvel âge de raison des seniors pourrait ainsi donner naissance au nouvel âge d'or de la pharmacie.