EN 2012, le ministère français de la santé alertait sur le risque de contamination par hantavirus observé au parc national de Yosemite, aux États-Unis. Des touristes ayant séjourné dans des maisons de toile avaient en effet développé un syndrome pulmonaire à hantavirus, conduisant les autorités américaines à prendre des mesures sanitaires adaptées. Cet épisode a été l’occasion de souligner les risques liés aux rongeurs, qui constituent des réservoirs importants de zoonoses virales. Les hantavirus en sont un exemple ; ils sont responsables de fièvres hémorragiques plus ou moins graves observées dans le monde entier tel que la maladie Sin nombre dans le Sud-Ouest des États-Unis, ou la fièvre de Puumala en Europe du Nord. La contamination de l’homme se fait par inhalation de poussières ou la consommation d’aliments contaminés par les rongeurs (les fruits sauvages), voire plus rarement par contact direct. Il est donc conseillé aux touristes, aux randonneurs notamment, de ne pas dormir directement à même le sol, d’aérer les refuges en forêt avant de s’y installer, de ne pas approcher ces animaux sauvages ni de manipuler leurs cadavres sans gants. La visite des grottes est déconseillée du fait de la présence de chauve-souris. Cet animal représente un réservoir important de virus, dont celui de la rage ou de l’Ebola observé en Afrique équatoriale.
La rage, une maladie encore très présente.
Dans de nombreux pays (en Russie par exemple), des chiens errants sont rencontrés en ville comme en milieu rural. Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), les morsures canines représentent plus de 50 % des blessures d’origine animale chez les voyageurs. En cas d’accident et selon la localisation de la morsure, il est recommandé de laver la plaie au savon, de la rincer et d’y appliquer un antiseptique. Le chien n’est pas le seul animal susceptible de transmettre la rage. Les voyageurs doivent être vigilants en présence de chats et de singes. En Inde, les morsures de singe sont les plus fréquentes après celles de chien. Elles représentent un risque important pour le voyageur d’autant plus que cet animal peut sembler inoffensif et que, dans certains sites touristiques, les singes sont nombreux et en liberté (à Bali par exemple). En outre, tous les mammifères peuvent être porteurs du virus de la rage et d’autres espèces comme le renard (qui est également un réservoir de l’échinocoque), les ratons laveurs, les mouffettes (au Canada) et les écureuils doivent inciter à la prudence. Dans tous les cas, il est déconseillé de s’approcher d’un animal sauvage anormalement familier.
Les bêtes à venin.
Les morsures de serpents peuvent être redoutables, du fait de l’envenimation mais également des complications (amputation, tétanos) et des séquelles (cicatrices douloureuses) dont elles sont à l’origine. Les pays d’Afrique et d’Asie du Sud-Est sont les zones où ces accidents sont majoritairement observés. Le traitement consiste à injecter un sérum antivenimeux. En cas de morsure et en attendant les secours, il faut allonger la victime, immobiliser le membre mordu, nettoyer et désinfecter la plaie. Un pansement doit être appliqué sur la plaie, en prenant soin de ne pas faire garrot. Les touristes peuvent se retrouver en présence d’autres animaux venimeux comme les scorpions, les araignées, les scolopendres (Burkina Faso), le cent-pieds (sorte de 1 000 pattes) en Polynésie française ou certaines espèces de grenouilles en Amérique du Sud. Pour limiter les risques, il est recommandé de ne pas marcher pieds nus, de ne pas s’aventurer dans les herbes hautes, de ne pas sortir la nuit (en Afrique notamment) et de ne pas soulever une pierre à main nue. Il faut également vérifier la literie avant de se coucher et les chaussures avant de les chausser. Le danger ne vient pas uniquement de la faune ; des plantes sont également urticantes ou à l’origine de brûlures, et il convient de ne pas les toucher. C’est le cas du mancenilliers aux Antilles.
Attention à la faune aquatique !
Les touristes qui pratiquent des sports nautiques ou de la plongée doivent être particulièrement vigilants. Les piqûres des oursins, des vives et des poissons rascasses sont très douloureuses et peuvent être à l’origine de noyades (perte de connaissance) ; les plaies doivent être désinfectées. Le venin thermolabile peut-être détruit par la chaleur (approcher une source de chaleur près de la lésion). Une désinfection est également nécessaire après un contact avec une méduse. Pour limiter le risque d’accidents (avec les poissons pierres par exemple), il est conseillé aux baigneurs de porter des chaussures ou sandales. Pour les amateurs de sports nautiques en eau douce (rivières, étangs), le risque de leptospirose doit être pris en compte. Cette infection se transmet par l’urine des rongeurs. La vaccination peut être recommandée avant le départ (Spirolept).
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