Pourquoi a-t-on froid ?
La sensation de froid est principalement liée au flux thermique du corps vers l’extérieur : le corps perd des calories vers l’extérieur. Le froid est plus ressenti chez les personnes avec un ratio surface corporelle/masse corporelle élevé, chez les personnes ayant peu de masse musculaire comme les personnes âgées ou les enfants qui produisent de ce fait moins de chaleur. L’activité physique a une influence double : d’un côté elle permet de produire plus de chaleur corporelle mais d’un autre côté elle diminue les réserves énergétiques.
Comment l’organisme réagit-il au froid ?
Des thermorécepteurs cutanés et centraux transmettent l’information vers l’hypothalamus. Celui-ci va répondre au froid via le système nerveux sympathique, le système nerveux extrapyramidal ou l’hypophyse par deux mécanismes : En diminuant la déperdition de chaleur à la fois par vasoconstriction des vaisseaux cutanés, par la chair de poule qui permet d’emprisonner une couche d’air isolante au niveau de la peau et par diminution de la transpiration ; mais aussi en augmentant la thermogénèse par la contraction involontaire des muscles (frissons) et par la sécrétion de certaines hormones (adrénaline, glucagon, glucocorticoïdes, hormones thyroïdiennes…).
Quels sont les principaux risques de l’exposition au froid ?
- Les effets cardiovasculaires :
Le froid induit une vasoconstriction, une hypertension artérielle et une hémoconcentration qui favorisent les thromboses artérielles, engendrant un risque accru d’accident ischémique cardiaque ou cérébral. Les facteurs de risque sont l’hypertension, l’angine de poitrine, l’hypercholestérolémie.
- Les effets respiratoires :
L’incidence des pathologies infectieuses est plus importante en hiver. Plusieurs raisons sont évoquées. Outre le confinement de la population, l’inhalation d’air froid provoquerait une vasoconstriction au niveau des muqueuses des voies respiratoires supérieures qui diminuerait les défenses (activité des leucocytes, clairance muco-ciliaire).
- Les engelures et gelures :
Elles sont liées à une vasoconstriction longue et importante, à l’origine d’une baisse de l’irrigation des tissus. Elles touchent principalement les extrémités (doigts, orteils, nez, oreilles, qui manquent de muscles capables de produire de la chaleur) et leur gravité est variable.
- L’hypothermie :
L’hypothermie correspond à un état de défaillance multiviscérale et à un refroidissement de la température interne du corps en dessous de 35 °C, la thermogénèse ne pouvant plus assurer son rôle. Elle serait responsable de 1 % des décès attribuables au froid. Elle touche principalement les sans-abri et les personnes consommant des psychotropes ou de l’alcool.
Comment lutter contre le froid ?
Les mesures à prendre pour éviter le froid sont souvent des mesures de bon sens. Pour éviter les déperditions de chaleur, limiter au maximum les expositions au froid, s’abriter du vent (responsable du « refroidissement éolien »), multiplier les épaisseurs plutôt que porter un seul vêtement très épais (l’air étant un très bon isolant), se couvrir la tête par laquelle il peut se produire jusqu’à 30 % de déperdition de chaleur, porter des gants et couvrir le nez et la bouche pour réchauffer l’air inspiré, enlever les vêtements mouillés par l’eau ou par la sueur, respecter une température supérieure à 19 °C à la maison. Pour augmenter la production de chaleur, consommer des aliments chauds et énergétiques, pratiquer un exercice régulier mais sans faire des efforts trop importants.
Des mesures complémentaires sont à adopter chez le bébé : éviter de le placer dans un porte-bébé qui peut comprimer ses membres inférieurs. Il doit être libre de ses mouvements pour pouvoir bouger régulièrement. Lui donner régulièrement à boire. En cas de froid intense, ne pas sortir un jeune nourrisson sauf nécessité.
Quels conseils à l’officine ?
Les mesures précédentes sont à rappeler particulièrement aux personnes à risques : les personnes âgées, qui perçoivent moins le froid, ont une masse musculaire plus faible et une altération des vaisseaux et de leur réactivité, les nouveau-nés et nourrissons qui s’adaptent moins aux changements de température, les asthmatiques, les diabétiques ou autres patients dont la pathologie peut se décompenser (pathologie cardiaque, insuffisance respiratoire…).
Pour réchauffer les pieds ou le lit, il est possible de proposer des bouillottes à remplir d’eau, en caoutchouc ou enveloppées d’un tissu, ou des coussins chauffants microondables à base de noyaux de cerise pour une chaleur sèche.
Qui dit froid dit pathologies hivernales et pour les prévenir, plusieurs solutions sont proposées sur le marché, à commencer par la fameuse vitamine C, dont l’efficacité préventive est toutefois controversée. Une méta analyse de 2007 suggère que la vitamine C pourrait peut-être diminuer l’incidence de rhumes chez les personnes exerçant une activité physique importante et exposées au froid.
Parmi les solutions de phytothérapie dites immunostimulantes, on retrouve l’échinacée, l’éleuthérocoque, le ginseng, la propolis…
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