Chez le médecin

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Publié le 01/06/2015

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Le diagnostic d’une urticaire repose sur l’interrogatoire et l’examen clinique.

L’enquête alimentaire est un temps important : elle implique de demander au patient de faire un relevé précis des ingestats solides et liquides, du mode de préparation des aliments, des quantités ingérées et de la fréquence de leur consommation, en mentionnant en parallèle l’évolution de l’urticaire. Aliments et additifs peuvent être en cause. Les tests de provocation labiale ou par ingestion avec un aliment ou un additif suspect sont le meilleur moyen d’identifier l’agent causal (sauf en cas d’antécédents de choc anaphylactique), mais peuvent se révéler dangereux (les réaliser en milieu hospitalier).

L’urticaire de contact survient dans les minutes qui suivent l’application ou le simple contact d’une substance, d’un végétal ou d’un animal (méduses, chenilles processionnaires, ortie, latex, cosmétiques, médicaments, vêtements…) sur une peau non lésée. Elle peut rester localisée ou se généraliser et s’accompagner de manifestations extracutanées.

Les urticaires physiques se caractérisent par leur reproductibilité aisée en présence du stimulus responsable. De survenue souvent rapide (quelques minutes), elles sont fugaces et disparaissent en quelques heures. Il ne faut pas néanmoins méconnaître des formes de survenue semi-retardée ou retardée. Autre point à connaître : les urticaires physiques s’accompagnent souvent d’une période réfractaire qui se compte en heures ou en jours, prenant alors en défaut les tests de stimulation. Le plus souvent localisées au site d’application du stimulus, elles peuvent aussi se généraliser. L’expression clinique est variable, allant de l’urticaire commune à l’urticaire profonde. Ces urticaires sont très prurigineuses, avec des sensations de brûlure ou de douleur qui sont parfois au premier plan.

Quelques exemples de tests de stimulation :

- Dermographisme : friction de la peau avec une pointe mousse (réaction en 3 à 5 minutes).

- Urticaire au froid : test au glaçon (application d’un glaçon au niveau de l’avant-bras dans un sac en plastique pendant 5 minutes : lecture après 10 minutes).

- Urticaire au chaud : application d’une source de chaleur de 45 °C pendant 5 minutes, et lecture 10 minutes après.

- Urticaire retardée à la pression : une pression sur la peau (typiquement au niveau des épaules, des fesses, mains, pieds) fait apparaître 4 à 8 heures après une lésion œdémateuse plus douloureuse que prurigineuse. On peut l’objectiver en faisant porter au patient un poids de 7 kg sur une épaule pendant 15 minutes.

- Urticaire solaire : irradiation au niveau des fesses d’UVA, d’UVB et de lumière visible.

- Urticaire aquagénique : application d’une compresse imbibée d’eau à 35 °C.

- Urticaire cholinergique : prise d’un bain chaud.

La place du bilan allergologique est très limitée dans l’urticaire chronique, car très rarement allergiques, à l’inverse de l’urticaire aiguë.

Un cas particulier à connaître est représenté par l’anaphylaxie alimentaire induite par l’effort qui survient à la suite d’un effort physique (le plus souvent intense, comme une course à pied) quand il y a eu consommation dans les 4 à 5 heures précédentes d’un aliment auquel le patient est sensibilisé, comme la farine de blé par exemple. De plus, certains cofacteurs, comme la prise d’alcool, d’aspirine ou d’un anti-inflammatoire non stéroïdien peuvent précipiter ou aggraver les manifestations.

Le rôle des examens complémentaires est réduit, tout au moins en première intention : numération formule sanguine, bilan hépatique, thyroïdien, sérologie parasitaire, recherche d’une cryopathie (cryoglobuline, cryofibrinogène, agglutinines froides), dosage de l’inhibiteur de la C1 estérase (en cas de manifestations sévères d’angio-œdème)…