Syndicats et assurance-maladie n’ont pas perdu de temps en préliminaires. « Nous avons commencé nos discussions en disposant d’un diagnostic partageable », indique Philippe Gaertner, rappelant que les parties en présence avaient défini, en amont, les axes de travail (voir également « le Quotidien » du 20 février).
Sur cette base, les deux syndicats représentatifs de la profession et la direction générale de l’assurance-maladie ont convergé rapidement sur les objectifs de cette négociation dont les prochaines séances s’articuleront en priorité sur la diversification du mode de rémunération du pharmacien.
Diversification de la rémunération
Pour Nicolas Revel, directeur général de l'assurance-maladie, il ne fait aucun doute qu’il faut soutenir l’économie des pharmacies. Il en reconnaît d’ailleurs l’urgence. « La profession, trop exposée aux effets de la baisse des prix des produits de santé, doit voir la structure de sa rémunération évoluer afin de protéger l’économie officinale », affirme-t-il. Du reste, un volet spécial des négociations concernera les mesures en faveur des officines fragiles et jugées indispensables en zone sous-dense.
Dont acte pour les deux syndicats installés à la table des négociations. « Nous constatons une volonté d’avancer de manière positive et d’aller plus loin dans la part accordée à l’honoraire en se détachant du prix du médicament », se félicite Philippe Gaertner. « La piste de l’honoraire à l’ordonnance est en train de prospérer », se réjouit Gilles Bonnefond.
Reste à explorer dans les semaines à venir, un second volet, celui de la rémunération des nouvelles missions. Pour l’heure, aucune piste ne semble encore se dessiner, Nicolas Revel expliquant seulement être favorable à une meilleure reconnaissance du rôle de professionnel de santé des pharmaciens. Dans cette logique, de nouvelles missions auprès de certaines catégories de malades et/ou de pathologies devraient donc leur être confiées, « dans le prolongement de ce qui a été fait pour les AVK et l'asthme ».
Deux chantiers distincts
Il s’agit de valoriser l'accompagnement des patients au travers d'actes de dispensation qui requièrent une attention particulière. Ainsi, l’assurance-maladie acte le rôle central du pharmacien dans la dispensation de « médicaments spécifiques ». Elle relève, toutefois, dans le cadre de la mise en place d’un éventuel honoraire spécifique, la difficulté d’évaluer l’action du pharmacien.
L'assurance-maladie évoque d'ailleurs la même difficulté quand il s'agit de définir un honoraire pour « intervention pharmaceutique », correspondant à l’adaptation de la posologie, de la galénique, à la modification de la DCI, ou encore au refus de délivrance. « Il est délicat d’afficher la rémunération de la modification d’une ordonnance », note l’assurance-maladie, qui redoute une incitation financière à la correction des prescriptions et des tensions avec les prescripteurs. Mais surtout, le manque de traçabilité de cet acte en l’absence de prescription électronique médicale (PEM). Des réserves que balaie Gilles Bonnefond : « S’il y a une profession qui est capable de tracer ses activités, c’est bien celle de pharmacien ! »
Des éléments de correction
Bien que la première séance se soit déroulée autour de points de convergence, les syndicats ne relâchent pas leur vigilance, ni n'oublient leurs exigences. Gilles Bonnefond entend ainsi éviter toute confusion : « Il y a bien deux chantiers distincts, l’un étant d’opérer un switch entre l'honoraire à la boîte et la rémunération à l’ordonnance, l’autre concernant l’intervention pharmaceutique. »
De son côté, Philippe Gaertner, désireux que les nouvelles missions constituent un levier de croissance pour l’officine, souhaite « une adéquation entre la rémunération et les missions ». « Il faut que l’officine soit en capacité de remplir ces missions et il n’est pas question qu’elle le fasse à euro constant », met-il en garde, ajoutant qu’il est impossible de « geler les salaires pendant cinq ans ».
Pour l’heure, Nicolas Revel se déclare sensible à ce que ces engagements restent lisibles dans la durée. Une instance, dont la configuration reste à définir avec les syndicats, sera chargée de renforcer le suivi de la rémunération officinale. Au besoin, elle devra être capable d'apporter des éléments de correction. « Des mécanismes d’adaptation seront prévus si un décalage était observé par rapport à la trajectoire économique normale », annonce-t-il. Et d’affirmer qu'« il n’est pas question de reproduire la baisse de la rémunération qu’ont connue les pharmaciens entre 2014 et 2015 ». À bon entendeur…
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