DANS une dizaine de jours, tout doit être bouclé. Une dernière rencontre avec l’assurance-maladie est fixée le 28 mars, qui devrait mettre fin à près de cinquante jours de négociations. Un timing serré quand on sait que le principal enjeu de cette nouvelle convention est l’évolution de la rémunération.
Depuis plusieurs années, les syndicats d’officinaux tiraient le signal d’alarme. Car sous l’effet cumulé des baisses de prix et des volumes des médicaments, l’économie de l’officine s’enfonce tous les ans un peu plus dans le rouge. Pour les organisations professionnelles, c’est clair, le système de la marge dégressive lissée (MDL) actuel n’est plus adapté au marché d’aujourd’hui. Et encore moins à celui de demain. « Nous sommes très inquiets quant à l’évolution du marché du médicament, qui dans dix ans n’aura plus rien à voir avec ce que nous avons connu », déclarait ainsi Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), à l’occasion de la Journée de l’économie organisée par « le Quotidien » en septembre. En effet, les politiques de maîtrise médicalisée des dépenses de santé se poursuivront dans les prochaines années, comme l’ont d’ores et déjà annoncé les principaux candidats à l’élection présidentielle. Mais pas seulement. La dramatique affaire du Mediator a aussi changé la donne. La loi sur le renforcement de la sécurité des médicaments votée dans la foulée devrait ralentir l’arrivée sur le marché de certaines spécialités et pousser précocement d’autres vers la sortie. Sans parler de la volonté affichée par les pouvoirs publics de faire le ménage dans la pharmacopée. « Nous arrivons à la fin d’un cycle. Si l’on ne change pas de modèle économique, nous allons dans le mur », estime pour sa part Philippe Besset, président de la commission économie de l’officine de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Moins dépendant du prix et des volumes.
Message reçu cinq sur cinq par Xavier Bertrand qui reconnaît que les difficultés économiques rencontrées par les pharmacies sont liées à une plus grande maîtrise des dépenses des médicaments remboursables ces dernières années. Pour le ministre de la Santé, « cela révèle la nécessité de rendre la profession moins directement et uniquement dépendante de la dynamique de ces dépenses et d’évoluer ainsi vers un nouveau mode de rémunération basé sur un mix associant marge sur les produits remboursables vendus et autres rémunérations des missions de service public des officines ».
La volonté du ministre est traduite dans l’article 74 de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2012. Celui-ci offre la possibilité aux officinaux, dans le cadre conventionnel, de négocier avec l’assurance-maladie des honoraires de dispensation autres que les marges. Il prévoit également une rémunération liée à la réalisation d’objectifs qui peut porter sur « la dispensation, la participation à des actions de dépistages, de prévention, l’accompagnement de patients atteints de pathologie chronique, sur des actions destinées à favoriser la continuité et la coordination des soins, ainsi que sur toute action d’amélioration des pratiques et d’efficience des soins », comme le précise la note d’orientation sur les négociations conventionnelles adoptées par le conseil de l’UNCAM*, fin janvier. En clair, il s’agit également d’accorder aux pharmaciens des rémunérations en contrepartie de la réalisation de missions prévues par la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST). Un paiement à la performance lié à la substitution générique pourrait également voir le jour. Quelles que soient les modalités pratiques qui seront retenues dans les prochains jours, une chose paraît sûre, les officinaux bénéficieront bientôt d’une rémunération mieux adaptée aux évolutions du marché.
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