L'image et la notoriété du générique en général n'ont cessé de s'améliorer ces dernières années ; notamment grâce à la prescription en DCI, aux chutes de brevets, aux patients qui s’informent plus… Cette acceptation du générique ne cesse de s’accroître - même si le marché souffre sur un plan plus structurel -, y compris dans le marché OTC (d’après une étude Arcane de 2019, trois quarts des acheteurs de produits sans ordonnance en pharmacie déclaraient avoir acheté des génériques au cours des 12 derniers mois).
Une acceptation qui fait pourtant face à une limite propre au conseil OTC : la notoriété de la marque ! Un attachement historique, culturel, et maintenu par la publicité, que parfois même le prix ne peut faire oublier. L’évolution du marché OTC connaît aussi depuis 2020 un autre frein : la crise sanitaire, qui a bouleversé les habitudes d’achat puisque les confinements successifs et l’adoption des gestes barrière ont permis de diminuer les pathologies saisonnières telles que grippe, maux de gorge et autres gastroentérites.
Un marché large
Les molécules génériques se sont dans les dernières années développées dans tous les domaines du conseil. La plupart des laboratoires génériques ont investi ce secteur, les spécialités étant souvent assorties du terme « conseil » accolé au nom de la molécule.
Et ce marché du conseil aux couleurs des génériques ne s’étend pas qu’aux médicaments puisque des dispositifs médicaux (DM) (bandes adhésives, compresses, thermomètres, tests de grossesse, eau de mer…) et des compléments alimentaires sont commercialisés également par les laboratoires génériqueurs.
Un marché pilier pour le pharmacien d’officine
Le laboratoire Mylan, désormais société du groupe Viatris, n’a cessé de développer sa gamme OTC en misant aussi sur des produits phares comme la Fraction Flavonoique, équivalent du Daflon lancé en 2013 ou l’ibuprofène lysinate, générique de Nurofen Flash, lancé en 2014. La gamme de produits OTC sous marque Mylan compte aujourd’hui pas moins de 50 références, dont 11 exclusivités. Et le laboratoire ne compte pas s’arrêter là : « Nous lançons de nouvelles présentations chaque année et élargissons notre présence à d’autres segments du marché du selfcare comme celui des dispositifs médicaux, avec par exemple un lancement sur le marché des poux en février 2021 », souligne Sandrine Gillet, directrice marketing OTC du laboratoire Mylan.
Le laboratoire Arrow référence actuellement 31 médicaments conseils (dernier en date : le cétylpyridium/lysozyme sorti à l’automne 2020) et 38 DM conseils. « Aujourd’hui, même si le marché de l’automédication a subi la crise sanitaire en accusant une baisse de 6 % en 2020, le conseil fait partie des piliers indispensables dans la stratégie du pharmacien », explique Priscille Daurat-Godde, directrice marketing au Laboratoire Arrow. « Notre laboratoire a à cœur d’élargir notre gamme, d’apporter ce support aux pharmaciens, et de permettre au plus grand nombre d’avoir accès aux médicaments à un prix juste. » S’adapter dans ce domaine a aussi été le mot-clé de 2020 : « Depuis la crise sanitaire, nous avons dû nous adapter car les achats se sont reportés sur les vitamines ou les médicaments contre le stress tandis que les maux de saison et la traumatologie ont été moins demandés. De même, les ventes d’ibuprofène ont été remplacées par des ventes de paracétamol. Notre stratégie a d’ailleurs été gagnante sur 2020. »
Deux façons de se dé - « marquer »
Pour s’installer dans les rayons et mettre en valeur la gamme, la présentation doit être travaillée. Ainsi chaque laboratoire a ses astuces : des codes couleur adaptés aux aires thérapeutiques, des couleurs plus vives, des indications bien visibles et des pictogrammes pour faciliter la compréhension par le public, sans compter la communication…
L’autre atout est bien entendu le prix. « Lorsqu’une marque a une notoriété très importante auprès du grand public, il est plus complexe de la remplacer : c’est un facteur que nous prenons en compte dans notre stratégie de prix », souligne Priscille Daurat-Godde.
Un facteur à prendre en compte aussi par le pharmacien d’officine. Il est libre de choisir son prix mais il va de soi qu’il doit proposer un prix moindre pour son « générique » par rapport au princeps ou à la marque qu’il remplace.
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