Me croirez-vous si je vous dis que je n'ai jamais délivré de médicament générique ?
C'est pourtant la stricte vérité puisque ma première vie - celle de potard -, a pris fin au terme des années 1980… Quelque trente ans plus tard, que de chemin parcouru par ces versions de princeps qui n'aiment pas qu'on les qualifie de « copie ». Substitution, tiers payant contre générique, ROSP, répertoire, non substituable, prescription en DCI ou excipients à effets notoire ont progressivement enrichi le vocabulaire employé par toute une génération : la « génération générique ». Pourtant, même si on le dit aujourd'hui mature, le marché semble encore bien fragile… Et a encore besoin de grandir. « C'est essentiellement par la prescription dans le répertoire que nous pourrons progresser. Sans oublier l'impact de la prescription en DCI qui facilite l’adhésion au générique », explique ainsi au « Quotidien », Alexandre Soufer, du GEMME. Et le responsable des affaires européennes d'ajouter qu'il convient de « combler notre retard sur le générique et (de) ne pas en prendre sur le biosimilaire ». Le biosimilaire, nouvel avatar du marché générique, est en effet l'un des prochains défis à relever par notre système de santé. C'est en tout cas l'avis du GEMME qui se dit « à la fois favorable à l'interchangeabilité par le médecin et à la substitution par le pharmacien dans des conditions qui restent à définir ». Génériques et biosimilaires peuvent-ils encore progresser ? Pour Alexandre Soufer, cela ne fait pas de doute : « Notre marché peut faire mieux, tout en conservant son style, mais en allant plus fort et plus vite ». Gageons que la génération générique saura lui donner raison.