Les mots du conseil

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Publié le 20/06/2019

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Objectifs de la prise en charge au comptoir :

La première question à poser est le statut sérologique antitétanique du patient. La vaccination est obligatoire en France, avec un nouveau schéma vaccinal (voir encadré). Si la vaccination n’est pas à jour, le patient est orienté chez le médecin qui décidera de la pertinence de l’injection d’immunoglobulines spécifiques humaines selon le risque.

Si la plaie est non grave, le pharmacien peut commencer les soins d’antisepsie puis choisir le pansement adapté à la taille et au type de plaie.

Le suivi des plaies chroniques comprend le risque d’infection, d’hématome, de nécrose, ainsi que le statut nutritionnel, l’hygiène de vie, la bonne mise en place de la contention en cas d’ulcères de jambe et la mobilisation des points d’appui en cas d’escarre.

Direction : le médecin !

L’orientation médicale est nécessaire selon :

- La localisation de la plaie : visage, œil, bouche, œil, nez, anus, organes génitaux

- L’aspect et la profondeur : saignement important, délabrement cutané, structures anatomiques visibles (ligament, os, tendons…), infection, mutilation, lésion multitissulaire, surface cutanée touchée importante (plus de 20 % en cas de brûlures)

- Le mécanisme : morsures humaines ou animales, présence de corps étrangers, brûlures chimiques et électriques, toujours graves

- La présence de signes généraux : fièvre, malaise, modification tensionnelle

L’antisepsie en quatre temps :

L’antisepsie est indispensable pour prévenir tout risque d’infection d’une plaie. Elle commence par le lavage avec du sérum physiologique ou par un savon antiseptique si la plaie présente un risque infectieux modéré ou important. Elle est ensuite rincée et séchée avant d’être décontaminée par un antiseptique. La plaie est toujours nettoyée du plus propre vers le plus sale pour éviter la contamination des parties saines. La protection consiste en l’application d’une compresse avec un pansement adhésif ou par un pansement ayant des propriétés thérapeutiques.

Éviter les escarres :

Mobilité et hygiène sont indispensables pour limiter la survenue de l’escarre chez les personnes à risques. La position du patient doit être changée toutes 2 à 3 heures, en évitant les appuis prolongés et les frottements. L’installation sur des supports spécifiques (matelas anti-escarres, coussins de positionnement) peut être conseillée. Une hygiène rigoureuse de la peau avec séchage minutieux des zones à risques est obligatoire. Le pharmacien veillera aussi aux apports alimentaires suffisants et adaptés, en n’hésitant pas à conseiller des compléments alimentaires hypercaloriques et hyperprotéinés. Enfin, la surveillance de signes cutanés prémonitoires d’escarres est essentielle. Elle consiste en la recherche de toute survenue de rougeur persistante sur la zone d’appui.

La prévention de l’ulcère :

La marche, l’arrêt du tabac, la perte de poids, telle est la triade essentielle pour éviter la survenue d’ulcère de jambe. L’insuffisance veineuse doit être traitée par le port de contention (bas de contention ou bandes de classe III), les anti-coagulants et les phlébotoniques. Attention à l’exposition au soleil et aux traumatismes ! Des éraflures de grattement au décollement de sparadrap brusque en passant par les piqûres d’insectes… Tous peuvent provoquer des hématomes à l’origine de plaies. Une bonne hygiène corporelle est aussi préconisée, notamment au niveau des pieds, orteils et ongles, en veillant à bien sécher, et en choisissant un savon gras, non agressif, sans colorant ni parfum.

SOS brûlure :

Pour apaiser les brûlures simples, penser la règle des trois 15, soit pulvériser de l’eau froide en continu pendant 15 minutes, à 10/15 centimètres de la zone brûlée. La brûlure est ensuite nettoyée à l’aide d’antiseptique (chlorhexidine), avant d’être recouverte de couche épaisse d’émollients (Biafine, Osmosoft). Les phlyctènes ne doivent pas être percées.

Si les brûlures sont plus importantes, les soins seront renouvelés tous les jours afin de surveiller la plaie et éliminer tout risque d’infection. L’administration d’antalgiques est bien sûr conseillée en cas de douleur ou soins douloureux.