1. L’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) est une pathologie banale de l’homme mûr. Des traitements nombreux sont proposés ; loin d’être anodins, ils peuvent exposer à des réactions iatrogènes… Les connaissez-vous ?
a) L’administration d’un alphabloquant est fréquemment à l’origine d’accès hypertensifs survenant en début de traitement ;
b) Une HBP contre-indique l’administration de médicaments cholinergiques ;
c) Le Permixon est contre-indiqué en cas d’allergie à l’huile d’arachide ;
d) L’HBP ne contre-indique pas l’administration d’opiacés ;
e) L’Urispas est prescrit à raison de 3 cp/j dans le traitement de l’hypertrophie prostatique.
Réponses :
a) Non, mais d’une hypotension orthostatique.
b) Non, celle de médicaments anticholinergiques.
c) Non, mais il faut prendre en compte un éventuel risque avec e Tadenan® qui, lui, en contient.
d) Si, car elle expose à un risque accru de rétention urinaire lors de l’administration de morphiniques.
e) Non, cette spécialité est indiquée dans le traitement de l’impériosité urinaire de la femme ayant une vessie instable.
2. Le traitement d’une dysfonction érectile bénéficie désormais souvent de la prescription d’un inhibiteur des 5-phophodiestérases. Les spécialités commercialisées vous sont-elles familières ?
a) Les inhibiteurs des 5-phosphodiestérases sont contre-indiqués chez les hommes de plus de 70 ans ;
b) Ces inhibiteurs sont contre-indiqués en association aux bêtabloquants (risque d’hypotension) ;
c) L’activité du sildénafil (Viagra) peut être retardée en cas d’administration pendant un repas ;
d) Le tadalafil (Cialis) peut être administré jusqu’à 24 heures avant le rapport sexuel ;
e) Le vardénafil (Lévitra) agit parfois deux minutes après la prise du médicament.
Réponses :
a) Non, il n’y a pas de notion d’âge mais une notion de risque (CI chez tous les hommes pour lesquels une activité sexuelle est déconseillée, notamment en raison de leur âge)
b) Non, ils sont contre-indiqués en association aux dérivés nitrés (potentialisation importante de l’action vasodilatatrice)
c) Oui
d) Non, seulement 12 heures, mais cela permet de restaurer une certaine spontanéité à l’acte
e) Non, mais en environ quinze minutes
3. L’alopécie androgénétique peut être traitée par :
a) L’application d’une lotion magistrale contenant un corticoïde ;
b) Le finastéride, un inhibiteur de la 5-alpha-réductase indiqué aussi dans le traitement de l’HBP sous la dénomination de Chibro-Proscar ;
c) Le Propécia, également indiqué chez la femme ménopausée souffrant d’alopécie androgénétique ;
d) L’Alostil, qui peut induire une hypertrichose même dans les zones non traitées ;
e) L’Alopexy, à appliquer sur un cuir chevelu préalablement humecté avec un peu d’eau.
Réponses :
a) Non, même si l’hypertrichose constitue un effet indésirable éventuel de l’application d’une telle lotion.
b) Oui
c) Non : ce médicament est bien indiqué chez l’homme, dans les alopécies androgénétiques peu évoluées, mais il n’a pas d’action sur la repousse des cheveux chez la femme ménopausée
d) Oui, comme les autres solutions de minoxidil
e) Non : le cuir chevelu doit être au contraire parfaitement sec
4. Tumeur fréquente chez l’homme âgé, le cancer prostatique est volontiers traité par administration d’antiandrogènes ou d’analogues de la GnRH. Connaissez-vous ces médicaments ?
a) Le Casodex, un analogue de la GnRH, est contre-indiqué en cas d’insuffisance hépatique sévère ;
b) Le traitement par Eulexine, un antiandrogène, peut induire une méthémoglobinémie avec cyanose ;
c) L’injection de Décapeptyl LP 3 mg est renouvelée tous les trois mois ;
d) Le Zoladex 10,8 mg est une suspension injectable active pendant une durée de 28 jours ;
e) Il est normal que le patient ressente parfois, en début de traitement par un analogue de l’hormone gonadotrope (GnRH), une exacerbation des douleurs osseuse d’origine métastatiques et des symptômes urinaires.
Réponses :
a) Oui, il est contre-indiqué dans cette situation, mais… Il s’agit d’un antiandrogène !
b) Oui.
c) Non, toutes les 4 semaines
d) Non, il s’agit d’un implant SC actif, à ce dosage, pendant 3 mois.
e) Oui, pendant une à deux semaines.
5. Hypogonadisme, troubles de la puberté, affection des organes génitaux : rarement évoquées à la faculté, ces pathologies de l’homme n’en sont pas moins à connaître.
a) Une puberté précoce, avec apparition et développement des caractères sexuels secondaires avant l’âge de 10 ans, a, chez le garçon, souvent pour origine une tumeur intracrânienne ;
b) Le traitement des pubertés précoces repose essentiellement sur l’administration d’un analogue de la LH-RH type Décapeptyl ;
c) La testotoxicose est l’équivalent testiculaire de la thyrotoxicose au niveau thyroïdien ;
d) Le syndrome de Klinefelter se traduit par un volume des testicules anormalement important et une stérilité presque constante ;
e) La cryptorchidie se traduit par un non-développement des cellules de Leydig en raison du maintien du testicule dans une ambiance thermique supérieure à 34 °C.
Réponses :
a) Oui (gliome optique, tumeur hypothalamique, astrocytome, etc.)
b) Oui, préféré à un antigonadotrope type médroxyprogestérone (Farlutal®) ou cyprotérone (Androcur®, également anti-androgénique) dont l’action sur la progression de la maturation osseuse reste médiocre
c) Pas véritablement : elle se traduit par une puberté précoce non-gonadotrophine dépendante, d’origine génétique, et est notamment traitée par un antiandrogène type cyprotérone (Androcur®)
d) Le volume testiculaire est au contraire réduit (insuffisance leydigienne), la taille de la verge étant normale. La stérilité constitue le principal handicap de cette affection qui atteint 0,15 % des hommes et se traduit aussi par une gynécomastie pubertaire.
e) Non : il s’agit d’un non-développement des tubes séminifères, ce qui explique que la puberté soit normale, ainsi que le développement pileux et de la verge, mais qu’une stérilité soit fréquente. Le risque de cancer testiculaire est 4 à 5 fois supérieur à celui observé pour un testicule ayant normalement migré dans le scrotum.
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