Peu représenté dans les gammes cosmétiques, le maquillage waterproof a pourtant des avantages indéniables.
Et principalement celui de résister à l’effet de dissolution que provoque généralement l’eau sur les fards. Cette propriété le destine à être principalement utilisée en été, lors de fortes chaleurs ou sous des conditions climatiques ensoleillées. « Le maquillage waterproof résiste à l’eau, ce qui inclut la sudation », précise Aurélie Geoffroy du service Recherche & Développement des laboratoires Contapharm. « Cette offre répond à une attente émanant d’une clientèle estivale mais aussi adepte de natation ou encore d’une cible coutumière des climats chauds, notamment issue des pays du Maghreb très demandeurs de maquillage longue tenue ». Autres profils de consommatrices, les personnes aux yeux sensibles, allergiques aux produits classiques, ou encore les porteuses de lentilles constituent une cible privilégiée pour les marques de maquillage waterproof qui peuvent leur proposer des formules capables de rester en place sans contaminer leur milieu.
Corps gras ou agents filmogènes
De ce fait, dans la palette des fards existants, ce sont surtout les formules destinées aux yeux – mascara, eye-liner, ombre à paupières – qui sont proposées en version waterproof. Quelques produits de maquillage du teint viennent renforcer l’offre, essentiellement sous forme de fonds de teint compacts. « Ces produits, qui s’apparentent plutôt à des formules correctrices, sont utilisés tout au long de l’année pour masquer les taches ou décolorations pigmentaires et unifier le teint. Il est important qu’ils se maintiennent toute la journée sur la peau sans se dégrader ». Les rouges à lèvres, pour leur part, font preuve d’une bonne tenue dans le temps car ils abritent des actifs anti transfert, ce qui leur permet de mieux résister aux risques de dégradation. Ces composants, présents dans toutes les formules longue tenue, confèrent au maquillage waterproof ses propriétés si particulières. Les uns sont des corps gras cireux issus de la cire d’abeille, de la cire végétale (olive, amande…) ou de la cire minérale qui figent le maquillage ; les autres sont des agents filmogènes composés principalement de polymères qui forment une pellicule sur la peau, créant ainsi un effet écran qui empêche le maquillage de couler. « Utilisées seules, les cires ont tendance à devenir friables, c’est pourquoi le mieux est de les associer à un agent filmogène pour obtenir un résultat optimal », indique Aurélie Geoffroy. Les cires présentent toutefois un autre inconvénient, celui d’obturer, dans le temps, les canaux lacrymaux. Peu à peu, l’œil s’assèche parce qu’il produit moins de larmes ce qui provoque une sensation de sécheresse oculaire difficile à supporter à la longue, particulièrement pour les porteurs de lentilles chez qui le phénomène est accentué. « Nous conseillons donc de réserver les mascaras waterproof à base de cires à une utilisation saisonnière alors que les fards à paupières résistant à l’eau peuvent être appliqués toute l’année ».
Deux phases
Tout maquillage formulé pour résister à l’eau est, par définition, plus difficile à retirer qu’un produit classique. C’est particulièrement vrai dans le cas des mascaras waterproof dont la concentration en pigments assure aussi la tenue dans le temps. Or, les yeux, zone fragile par excellence, nécessitent un nettoyage profond qui puisse les débarrasser de toute substance résiduelle. « Les pigments assèchent les cils qui, fragiles car ancrés à seulement 2 mm de profondeur dans la paupière, peuvent facilement tomber », explique Émilie Lefebvre, chef produit Klorane de la gamme Bleuet. « Pour permettre au sébum de les réhydrater pendant la nuit, il faut retirer, en douceur, tout le maquillage porté dans la journée ».
Parfaitement adaptées à l’élimination des fards longue tenue, les démaquillants bi-phases ont été conçus pour dissoudre le maquillage des yeux. « La formulation bi-phase est une galénique qui existe depuis longtemps mais aujourd’hui on en parle de plus en plus car le maquillage waterproof se développe ». Composée d’une phase aqueuse et d’une phase huileuse, la formule abrite des molécules de taille importante qui ne se mélangent pas au repos. Cette particularité permet aux deux phases de conserver leurs propriétés intrinsèques. « La taille des molécules leur confère une grande disponibilité ce qui rend la formule très efficace et préserve l’œil d’un nettoyage agressif ». La phase huileuse, qui selon les démaquillants peut être constituée d’huile minérale et/ou végétale, permet de dissoudre le maquillage efficacement. La phase aqueuse, pour sa part, va débarrasser la peau de tous les éléments restants. « Il suffit de secouer le flacon pour mélanger temporairement les molécules et bénéficier pleinement des deux composants », conclut Émilie Lefebvre.
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