Chute capillaire : un peu, beaucoup…
Toutes les femmes sont confrontées au phénomène physiologique de chute des cheveux. Certaines plus que d’autres. La zone située au-dessus du crâne, le vertex, est hormono-dépendante. Avec le vieillissement, la production d’hormones féminines diminue ce qui réduit calibre et longueur des cheveux présents sur cette calotte, sensibilisés aux androgènes. « Une femme autour de 50 ans verra presque toujours ses cheveux s’affiner sur le dessus du crâne », souligne le Dr Philippe Assouly, dermatologue. Mais chez certaines, les signes pourront apparaître plus tôt sous l’effet d’un excès d’hormones masculines ou une sensibilité particulièrement importante à ces mêmes hormones : il s’agit de l’alopécie androgénique. Une prédisposition génétique est bien entendu un facteur favorisant. « En cas d’hyperandrogénie et après bilan, sera proposé un traitement hormonal qui peut agir sur la production ou la captation des hormones. » Si la perte des cheveux n’est pas liée à des signes hormonaux, on aura uniquement recours au minoxidil. « C’est une molécule qui stimule la croissance des cheveux et des poils. Il faudra donc l’administrer localement sur la zone touchée par la chute capillaire. »
Le cycle des cheveux
Les cheveux se renouvellent perpétuellement en trois phases : la phase anagène est une période de pousse qui dure de 5 ans à 7 ans chez la femme ; la phase catagène s’apparente à une transition de quelques semaines durant laquelle le follicule pileux régresse ; la phase télogène dure deux ou trois mois au cours desquels le cheveu se détache du follicule avant d’être progressivement éliminé du cuir chevelu. Toute la chevelure ne vit pas les mêmes phases au même moment mais se renouvelle comme une mosaïque sur tout le crâne.
« Au début de l’été, les cheveux en phase télogène sont plus nombreux », explique le Dr Philippe Assouly. Au bout de deux ou trois mois, ils tombent naturellement. C’est la chute saisonnière. » Cette perte diffuse ne peut pas être empêchée et aucun complément alimentaire n’agira sur le processus ni la masse capillaire. « Hors carence, on ne peut pas attribuer à un nutriment un quelconque effet lié à la vigueur du cheveu. » Une coupe régulière n’aura pas plus d’effet sur la pousse car la tige capillaire, comme le poil ou l’ongle, est une matière inerte dès qu’elle sort du follicule.
Le secret des beaux cheveux
Chevelure et cuir chevelu sont intimement liés. La beauté de l’une dépend du soin que l’on apporte à l’autre. « Cela implique de choisir un shampooing adapté à sa nature, purifiant limitant l’hyperséborrhée (sans décaper) pour les cuirs chevelus à tendance grasse, à base de tensio-actifs doux (d’origine végétale et sans sulfate), qui respectent la barrière cutanée ou renfermant des actifs apaisants pour les cuirs chevelus sensibles ou irrités », indique Pauline Poussin, chef de projet formation internationale Phyto.
Les shampooings enrichis en pré et probiotiques sont également les bienvenus. « Ils permettent de laver le cuir chevelu tout en préservant l’équilibre du microbiote. » On peut aussi entretenir l’état du cuir chevelu en stimulant la micro-circulation. « Masser la tête au moment du shampooing en observant des points de pression au niveau du crâne, utiliser régulièrement une brosse à l’effet massant ou encore appliquer un soin stimulant dédié au cuir chevelu. »
Bonnes pratiques au quotidien
Brushing, lissage, coloration, décoloration… Autant de facteurs qui abîment nos cheveux. Pour éviter de les fragiliser davantage, quelques gestes simples du quotidien peuvent être adoptés : « Éviter les sources de chaleur intense - sèche-cheveux à la température maximum, plaques chauffantes au quotidien - ainsi que les coiffages trop brutaux et les élastiques trop serrés qui vont avoir tendance à casser la fibre », prévient Pauline Poussin.
Pour protéger la chevelure de la chaleur, des produits aux actifs thermo-protecteurs qui consistent à isoler la fibre, existent. Quant au soin des cheveux abîmés et cassants, il pourra être confié aux formules à base d’actifs réparateurs comme la kératine végétale qui agit au cœur de la fibre en comblant les brèches qui la fragilisent.
Jusqu’au bout des ongles
Les ongles, qui ponctuent si joliment les doigts quand ils sont en bonne santé, connaissent parfois des épisodes de troubles. « Des fissures longitudinales peuvent se former, précise le Dr Philippe Assouly. L’extrémité de l’ongle peut aussi se dédoubler produisant un effet de feuilletage dans son épaisseur. » Des petites lésions qu’il ne faut pas négliger quand elles apparaissent. « Si on laisse un ongle abîmé en l’état, le problème peut s’accentuer et remonter vers la matrice. » C’est pourquoi il convient de couper assez court l’ongle abîmé et de le limer. Ces petites altérations – fissure, dédoublement - sont généralement liées à un contact excessif avec l’eau qui finit par pénétrer la corne et fragiliser la tablette. Pour éviter le passage de l’eau dans l’ongle, il faut l’isoler en portant des gants ou en appliquant une crème grasse sur le bout des doigts. « Le vernis peut être aussi intéressant par son effet occlusif à condition de le laisser en place et ne pas avoir recours trop souvent à l’utilisation de dissolvant. »
Femmes à poils
Si l’on naît avec un nombre défini de poils que l’on garde tout au long de sa vie, leur aspect peut évoluer avec le temps. « Sous l’effet des hormones masculines, certaines zones du corps verront un fin duvet se transformer en poils. » Sur le menton, le haut de la lèvre supérieure, dans la zone du « maillot », sur la ligne blanche entre le nombril et le pubis, la zone sternale, les mamelons, les poils se font plus visibles, deviennent drus. Une pilosité jugée, par de nombreuses femmes, trop disgracieuse pour ne pas être combattue. Les moyens employés sont divers, rasage, épilation, décoloration… Autant de pratiques qui ne posent pas de problème tant qu’elles ne traumatisent pas les tissus. « Tout ce qui créera de l’inflammation stimulera la pilosité », prévient le Dr Philippe Assouly. On interviendra donc en douceur autant que possible : en ramollissant le poil au contact de l’eau tiède pendant 3 minutes avant de le raser (facilité par une mousse ou un gel à raser), en utilisant des instruments – rasoir, épilateur – de bonne qualité et bien entretenus, en désinfectant la zone d’intervention avant et après si l’on provoque des rougeurs. « Le poil repousse à l’identique le plus souvent. »
L’hirsutisme, dont certaines souffrent, est un cas à part qui se traite aux moyens de médicaments hormonaux et, dans certaines situations, par la prescription d’une crème à l'eflornithine.
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