Les alternatives aux serviettes hygiéniques jetables et tampons
La cup
La cup ou coupe menstruelle qui en laissait plus d’une dubitative au départ fait maintenant des adeptes ! Il existe deux tailles : une petite pour les jeunes filles, les femmes n’ayant jamais accouché et celles qui ont un flux léger et à l’inverse une supérieure pour les femmes plus âgées, ayant déjà accouché par voie basse ou ayant un flux abondant. Pour la mettre en place il suffit de la plier et de l’insérer doucement dans la partie basse du vagin (plus bas qu’un tampon). Elle se dépliera alors seule. Pour la retirer, il suffit de tirer doucement sur la languette puis de la vider dans les WC ou un lavabo, la rincer et la remettre. La fréquence de changement dépend de l’abondance du flux mais la cup ne doit pas rester en place plus de 6 heures. À la fin du cycle, il est conseillé de la stériliser.
Les serviettes lavables
Il existe plusieurs tailles de serviettes lavables, à choisir en fonction du flux. Des boutons-pressions permettent de les attacher sous la culotte. Colorées, à motifs… les fabricants insistent désormais sur l’aspect esthétique des protections. Côté lavage, puisque soyons clairs c’est bien cela qui fait peur, elles passent en machine à 40 °C maximum avec le reste du linge. S’il y a beaucoup de sang, elles peuvent être mises à tremper au préalable quelques minutes dans de l’eau à température du corps. Enfin, repassage et sèche-linge sont à éviter.
La culotte absorbante
Au quotidien pour des pertes blanches, pendant le cycle menstruel, seule, en complément d’une cup si la femme craint les fuites, la nuit, pour faire du sport… La culotte absorbante peut être utilisée dans de nombreuses occasions. Le modèle et la forme sont à choisir encore une fois en fonction du flux. Certaines peuvent également s’ouvrir sur les côtés pour ne pas être obligée de se déshabiller complètement si on veut la changer dans la journée. Les consignes de lavage sont les mêmes que pour les serviettes lavables.
Protections réutilisables : un geste écolo et responsable
Au cours de sa vie, une femme utilise en moyenne entre 10 000 et 15 000 protections hygiéniques menstruelles. C’est ainsi plus de 45 milliards de protections qui sont jetées dans le monde chaque année ! Les protections réutilisables ont donc un autre projet : celui du zéro déchet. De plus, elles surfent sur la vague des compositions transparentes et des matières biologiques. À l’achat, elles sont certes plus onéreuses que les protections jetables. Mais au long terme, il n’y a pas de match : elles sont plus rentables !
Et la précarité menstruelle dans tout ça ?
Un sujet de santé publique
En France, on estime que la précarité menstruelle touche près d’1,7 million de personnes et parmi elles, de nombreuses étudiantes, des sans-abri, des détenues… Des femmes qui n’ont donc pas les ressources économiques suffisantes pour se procurer des protections périodiques et des produits d’hygiène lors de leurs règles. Une situation qui, en plus de les empêcher de vivre dignement, d’aller à l’école ou au travail, les oblige parfois à faire appel au système D : papier journal, papier toilette, protections gardées de très nombreuses heures… Or cela peut provoquer des démangeaisons, des infections mais aussi favoriser la survenue d’un syndrome du choc toxique dont on connaît la gravité.
C’est pourquoi les pouvoirs publics ont alloué un budget de 5 millions d’euros pour 2021 pour « renforcer le combat mené par les associations pour l’accès de toutes les femmes aux protections périodiques » (lire également l'entretien accordé par la ministre Élisabeth Moreno en page 19). Sur ce sujet, l’Écosse a, elle, montré une avancée spectaculaire en devenant le premier pays du monde à légiférer (à l’unanimité !) sur la gratuité de ces protections fin 2020.
Le réseau de distribution
Mais comment distribuer ces protections ? Le budget alloué aux associations comme Règles élémentaires par le gouvernement a plusieurs objectifs : soutenir les collectes, développer la mise à disposition gratuite des protections dans les établissements scolaires mais aussi les prisons (où tampons et serviettes coûtent plus cher que dans le commerce !) via des distributeurs libre-service ou dans le cadre de maraudes et des accueils de jour auprès de femmes hébergées ou à la rue, ou encore de proposer ces produits « à prix symbolique » dans les épiceries solidaires.
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