Défricheurs de la e-santé en pharmacie, les groupements sont confrontés au quotidien à des choix difficiles pour mener à bien leurs tâches d’éclaireurs.
Développer en interne ? Oui, mais il faut des moyens importants. Choisir une application, un objet de santé connecté sur le marché, oui, mais selon quels critères ? Demander à une société de services un développement spécifique, oui, mais à qui et selon quels process ? Ces choix sont conditionnés par une stratégie définie dès le départ : ainsi le groupement Forum Santé a-t-il choisi de développer en interne certaines de ses applications, à commencer par son extranet qui relie le groupement à ses adhérents. « Cela nous permet de le faire évoluer rapidement, pas besoin de tout réexpliquer avec des prestataires extérieurs, c’est un véritable gain de temps », explique Sandrine Lopes, responsable marketing et communication de Forum Santé. Mais on ne peut pas toujours développer en interne, d’où l’importance des process à établir pour sélectionner des partenaires. Forum Santé a, par exemple, choisi la société Qare pour sa solution de téléconsultation. La responsable fait valoir la fiabilité de la solution et des objets connectés de santé proposés par Qare, mais aussi l’élément de confiance que cette société a su instaurer avec le groupement. Confiance, le mot est lâché, et c’est ce qui manque le plus aux groupements face à ce qu’il faut bien appeler une jungle, une jungle sans boussole qui plus est. Les labels sont rares, dans le domaine des applications mobiles, il n’y a plus guère sur le marché que Meddapcare, soutenu par l’assureur AG2R La Mondiale (lire aussi l'entretien avec Gilles Braud en page 24). Quant aux objets de santé connectés, il y a bien le marquage CE de l’Union Européenne, qui apporte certes une certaine forme d’assurance pour les dispositifs médicaux, mais ne permet pas non plus de s’assurer de la qualité d’ensemble du produit. Le Digital Medical Hub peut apporter cependant ce qui manque à l’évaluation de ces objets (voir encadré).
Customisation pour les adhérents
Pour Giphar, l’essentiel est de vérifier que les offres logicielles proposées par le marché correspondent bien à sa stratégie métier. « Nous achetons ou louons alors la licence, et demandons une forme de customisation pour les adhérents Giphar », commente Hubert Carpentier, directeur des systèmes d’information et de la transformation digitale au sein du groupement. « Quand c’est un besoin spécifique, nous faisons appel à une société de services. Dans tous les cas, nous veillons à l’intégration parfaite des outils digitaux que nous proposons avec le système d’information de Giphar et les LGO des pharmacies, le parcours client pour les patients et pour les adhérents doit être fluide et simple. » Cette volonté d’intégration se heurte néanmoins à un obstacle de taille dans le domaine des objets connectés de santé, pourtant l’un des fers de lance de la e-santé, où coexistent de nombreux formats incompatibles entre eux. « Il faut des outils professionnels dont les remontées soient fiables, et la standardisation et l’interopérabilité sont de ce fait indispensables, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, explique Hubert Carpentier. Tout le monde doit se mettre d’accord, sinon, ça ne marchera pas », clame-t-il.
Analyser la vraie valeur ajoutée de ces solutions
Il reste ensuite la phase cruciale de tests et d’expérimentation. « On peut être en effet amené à analyser la vraie valeur ajoutée de ces solutions pour les patients et en testant l’intégration de la solution dans le SI de l’entreprise sur quelques pharmacies pilotes, ces process de tests en réel sont structurés », précise Hubert Carpentier. Chez Forum Santé, le premier testeur, c’est le président du groupement en personne, Daniel Buchinger (Président du groupement Univers Pharmacie - Forum Santé), qui est lui-même titulaire d’une officine. Il y a parallèlement bien d’autres testeurs. « Nous avons plusieurs directions régionales dont les responsables ont un rôle privilégié dans l’expérimentation des solutions digitales, que nous élargissons ensuite à des adhérents avant de les déployer sur l’ensemble des membres du groupement », explique Sandrine Lopes. Les groupements soulignent aussi les initiatives de certains de leurs adhérents les plus geeks qui proposent parfois des solutions susceptibles d’être adoptées par tous.
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