L’intérêt que présentent les flavonoïdes pour le tonus veineux est connu depuis longtemps. Ces pigments, responsables de la coloration des fleurs et des fruits, sont en effet capables de diminuer la perméabilité des capillaires et de renforcer leur résistance.
Largement représentés dans la nature, ils comprennent plus de 4 000 variétés réparties en quatre groupes : les flavones que l’on trouve dans l’oignon, le brocoli ou la pomme, les flavonones présents dans le citron, les catéchines dont sont riches le thé vert, le thé noir et le vin rouge, et les anthocyanines que renferment notamment les fruits rouges. Ce sont pourtant des fleurs qui vont servir de base à l’élaboration du principe actif de Veinamitol.
Ce veinotonique notoire, lancé une première fois en 1977 avec un dosage de 1 000 mg, va en effet se distinguer par sa composition issue de la rutine, flavonoïde appartenant à la catégorie des flavones. Reconnu pour son activité sur la diminution de la perméabilité et de la fragilité capillaire, l’extrait végétal est réputé pour être considéré comme un traitement des hémorragies capillaires.
Un temps associée à la famille des vitamines P (Perméabilité), la rutine appartient désormais au groupe des bioflavonoïdes et fait preuve d’une remarquable activité antioxydante qui la classe parmi les meilleurs piégeurs de radicaux libres et protecteurs des parois veineuses. Là n’est pas sa seule spécificité, car l’extrait végétal possède un pedigree étonnant. Il est en effet issu d’un arbre nommé Sophora Japonica qui prend racine en Amérique latine, mais aussi dans les chaudes plaines du Setzchuan, en Chine.
Une localisation qui le verra souvent planté près des temples bouddhistes chinois, d’où son nom évocateur d’« arbre à pagodes ». Étonnamment, son port ample et généreux contraste avec sa floraison plus qu’incertaine puisqu’il faut attendre près de vingt ans pour qu’apparaissent sur ses branches de grandes panicules de fleurs d’une trentaine de centimètres.
Très parfumées et mellifères, celles-ci ne fleurissent que tous les deux à trois ans, attirant une nuée d’abeilles qui recouvre l’arbre d’août à septembre. Il ne faut cependant pas attendre la floraison de l’arbre pour exploiter les flavonoïdes aux propriétés vasculotropes et protectrices qu’il produit. Car c’est au stade de bouton que ses fleurs renferment leur plus haute concentration en rutoside d’où sera extraite la rutine.
Brute à l’extraction, la substance est ensuite purifiée pour la débarrasser de toutes impuretés, ce qui ne l’empêche pas de montrer déjà une composition bien définie et une qualité constante.
Renaissance
Une seconde procédure de purification par cristallisation sera nécessaire pour obtenir la troxérutine, principe actif de Veinamitol. Ses propriétés, démontrées sur différents modèles, lui permettent de réduire la perméabilité des capillaires, de modérer la déformabilité des hématies et de diminuer la viscosité sanguine et plasmatique.
Un faisceau d’actions qui a conduit le Laboratoire Negma à préférer la substance obtenue après transformation par synthèse de la rutine pour élaborer la formule de Veinamitol. Le composant, en outre, donne lieu à des concentrations plus constantes que l’extrait naturel, augmente leur efficacité et leur diffusion dans l’organisme et réduit leur métabolisation.
Veinamitol est lancé une nouvelle fois en 1990 avec un dosage de 3 500 mg de troxérutine administrable en une prise par jour. Proposé d’emblée sous deux conditionnements, ampoule buvable et poudre en sachet, le veinotonique bénéficie d’une double indication : le traitement des symptômes en rapport avec l’insuffisance veinolymphatique (jambes lourdes, douleurs, impatience du primodécubitus) d’une part, le traitement des signes fonctionnels liés à la crise hémorroïdaire, d’autre part.
De nombreuses études cliniques et de pharmacologie étant versées à son dossier d’AMM, le médicament connaît un succès rapide auprès des prescripteurs. Pour les patients souffrant d’insuffisance veineuse (près de 18 millions de personnes) et d’hémorroïdes (un Français sur trois), le lancement est une heureuse nouvelle.
Vingt ans plus tard, le succès de la marque ne se dément pas. Une enquête réalisée en 2010 auprès de 2 800 pharmaciens révèle en effet que Veinamitol bénéficie d’une image forte dans la population, tout particulièrement chez les seniors. Porté par la prescription et le conseil des professionnels de santé, le médicament est également soutenu par la politique de communication mise en œuvre par le Laboratoire Negma. Celle-ci vise le corps médical sur la base d’études de plus en plus fournies sur la troxérutine, mais aussi les pharmaciens d’officine ainsi que le grand public auquel elle s’adresse régulièrement par le biais de campagnes dans les médias.
Deux sites Internet viennent appuyer la démarche : www.veinamitol.com plus particulièrement centré sur la marque, et www.biendansmesveines.com qui se destine à la fois aux consommateurs et aux professionnels de santé, le tout secondé d’un site de e-learning dédié à l’équipe officinale.
L’impulsion est également donnée par la nouveauté qui a permis de diversifier l’offre en matière de lutte contre l’insuffisance veineuse. Ainsi a été lancée dès 2007 la gamme Veinamitex, composée de dispositifs médicaux de contention (bas, collants et chaussettes de classes 1,2,3) pour femmes et pour hommes.
Plus récemment, en 2015, la forme sachet de Veinamitol a été remplacée par un conditionnement plus pratique en sachet bi-doses de poudre à diluer. Cette année, le médicament en format bi-doses sera relancé au Benelux dans un dosage de 1 000 mg. Ces différentes initiatives permettent aujourd’hui à Veinamitol d’occuper 73 % du segment de la troxérutine en volume sur le marché français.
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