Acouphènes :
La pharmacologie apparaît aujourd’hui bien pauvre en ce domaine. Seules deux molécules (trimétazidine et extrait de Ginkgo biloba) sont parfois utilisées, hors AMM ; leur efficacité clinique devant être considérée, au mieux, comme modeste.
Cependant, en cas d’installation récente, en particulier avec perte auditive brusque ou suite à un traumatisme sonore, la prescription d’un traitement anti-inflammatoire corticoïde de courte durée associé à un vaso-actif se justifie, tout comme le traitement médicamenteux spécifique d’une éventuelle réaction anxiodépressive ou de troubles du sommeil.
Pour les acouphènes chroniques, la prise en compte des symptômes associés est primordiale.
L’hypoacousie doit être systématiquement évaluée car souvent négligée par les patients. L’acouphène peut être considéré comme le reflet perceptif d’un déficit sensoriel qui doit être, si nécessaire, traité ou compensé.
Des vertiges peuvent être présents, en particulier dans les pathologies pressionnelles de l’oreille interne (maladie de Ménière). Ils doivent être pris en charge spécifiquement par un traitement antivertigineux adapté ou une rééducation vestibulaire. Sur le plan thérapeutique, on associe thérapies sonores et prise en charge des conséquences fonctionnelles et émotionnelles de la perception acouphénique. La thérapie sonore impose parfois la compensation du déficit auditif par le port de prothèses auditives. Elle peut aussi plus simplement relever d’un simple enrichissement sonore dispensé, pour une période de plusieurs mois, selon différentes techniques instrumentales (bruiteurs, générateurs de bruit blanc, thérapies individuelles ciblées sur les fréquences de l’acouphène et de la perte auditive…). Cette rééducation auditive (par des audioprothésistes formés) permet à la fois de masquer l’acouphène et de favoriser une réadaptation progressive du dysfonctionnement cérébral induisant une atténuation de la perception de l’acouphène et de l’hyperacousie associée.
Presbyacousie :
L’indication d’un appareillage ayant été posée par le spécialiste (une obligation dans notre pays), la motivation du patient s’avère toujours un facteur indispensable, car ce dernier doit s’impliquer dans sa rééducation auditive pour que celle-ci soit optimale, ce qui comprend un port permanent et des visites régulières chez l’audioprothésiste. Or, la durée de rééducation auditive peut varier en fonction de l’ancienneté du trouble de 2 à 3 mois pour une surdité moyenne détectée précocement, à 2 à 3 ans pour une surdité non appareillée pendant 5 ans car il faut alors inciter le cerveau à reconstituer les circuits nerveux qui ont progressivement « dégénéré ».
Deux grandes catégories d’audioprothèses sont proposées : les intra-auriculaires (avec les intraconduits et les intraconques) et les contours. Il faut savoir que les intra-auriculaires présentent l’avantage d’une petite taille et d’une évidente discrétion mais le gain auditif est limité (de l’ordre de 30 décibels) et leur taille rend leur manipulation malaisée pour des personnes ayant des rhumatismes et une dextérité diminuée. Enfin, rigides, ils sont introduits en totalité dans le conduit auditif ou font saillie dans la conque. Or, lorsque l’obstruction du conduit ne peut se faire correctement, un sifflement se produit (effet Larsen). On peut y ajouter de possibles sensations désagréables lors de la mastication et des problèmes de tolérance chez les patients ayant un eczéma des conduits, qui est une pathologie très fréquente. Leur meilleure indication concerne les patients plus jeunes, surtout lorsqu’ils sont encore en activité professionnelle (50 à 65 ans). Il en est de même pour des patients un peu plus âgés, commençant à être gênés par leur presbyacousie, mais menant une vie encore très active. Plus volumineux, un contour permet des réglages plus fins par le technicien, un gain auditif plus important. De plus, l’embout en matière plus souple est mieux toléré et permet une meilleure adhérence au conduit, et donc moins d’effet Larsen. Plus récemment, sont apparus des mini-contours d’oreille avec un embout non obstructif du conduit (supprimant les sensations de gêne dues à cette obstruction). Le gain auditif reste cependant moins important qu’avec les contours classiques.
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