Troisième des cancers par ordre de fréquence chez l’homme et deuxième chez la femme, le cancer colorectal a une incidence d’environ 40 000 nouveaux cas/an en France. Il affecte quasiment à égalité hommes (52 % des cas) et femmes (48 %). L’âge moyen au diagnostic est compris entre 70 et 75 ans.
Diagnostiqué précocement, ce cancer demeure d’un pronostic satisfaisant : la survie relative à 5 ans est de 91 % lorsqu’il est localisé et de 70 % en cas d’envahissement locorégional. Trop fréquemment encore - puisqu’il s’agit d’un quart des cas -, le diagnostic reste porté alors que la tumeur est déjà métastasée, avec alors une survie à 5 ans réduite à 11 %. Le cancer colorectal est à l’origine d’environ 17 000 décès/an en France.
On distingue classiquement trois niveaux de risque de cancer colorectal, conditionnant la nature et la fréquence des tests de dépistage et des examens de surveillance.
Risque moyen.
Compte tenu de la fréquence de ce cancer dans la population générale, le risque est au minimum considéré comme « moyen ». Dans les 4/5 des cas, cette tumeur survient de façon sporadique, sans antécédents familiaux. Certains facteurs de risque sont clairement identifiés : régime alimentaire (excès de viande rouge, de charcuterie, de viande grillée, de plats frits, d’alcool), obésité, tabagisme, insuffisance d’exercice physique, et, bien entendu, âge avancé. Diverses études épidémiologiques suggèrent d’ailleurs la possibilité de prévenir partiellement la survenue du cancer colorectal : limiter l’apport calorique, favoriser un régime riche en fruits et légumes frais, pratiquer une activité physique régulière, etc.
Risque élevé.
Sont tenus comme à risque élevé les sujets présentant des antécédents personnels d’adénome ou de cancer colorectal, ayant un (des) parent(s) au premier degré de moins de 60 ans atteint(s) d’un tel cancer ou d’un autre type d’adénome, ainsi que tous les sujets souffrant d’une maladie chronique inflammatoire de l’intestin (rectocolite hémorragique ou maladie de Crohn), ou souffrant d’acromégalie.
Risque très élevé.
Il concerne les sujets porteurs d’une prédisposition génétique familiale au cancer colorectal, ce qui concerne 15 % des cas de cancer. Transmise sur un mode autosomique dominant, cette prédisposition joue un rôle important dans deux affections bien particulières :
- La polypose adénomateuse familiale (PAF) est une maladie rare que caractérise la présence, à partir de 10 à 12 ans, de polypes coliques multiples (en règle plus d’une centaine, souvent des milliers). Ils sont bénins, mais, vu leur nombre, il est inévitable que certains dégénèrent et l’absence de prise en charge (diagnostic précoce, coloscopie totale régulière, chirurgie prophylactique) se solde par la survenue d’un cancer colorectal vers l’âge de 35 à 40 ans. La PAF est à l’origine de 1 % des cancers colorectaux.
- Le syndrome HNPCC (Hereditary non polyposis cancer), plus connu comme syndrome de Lynch, induit un risque cumulé de cancer colorectal à 70 ans de 70 à 80 %. Il n’exclut pas l’absence de polypes.
Article précédent
Chez le médecin
Article suivant
Traitement
Les mots du client
Dépistage
Les mots du client
Chez le médecin
Rappel épidémiologique
Traitement
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques