Mon médecin m’a parlé d’une vaccination contre les méningites. De quoi s’agit-il ?
Bien qu’heureusement rares dans notre pays, les infections invasives à méningocoques représentent, en moyenne, 2 cas par jour en France et entre 600 à 800 cas par an. On n’en a pas assez conscience, mais ces infections peuvent être graves, car elles sont mortelles dans 10 % des cas (on peut en mourir en 24 heures) et 30 % des survivants conservent des séquelles, parfois très lourdes et invalidantes.
Les autorités de santé ont décidé en 2010 d’introduire dans le calendrier vaccinal la vaccination contre le méningocoque C pour les enfants âgés de 1 an avec un rattrapage possible jusqu’à l’âge de 24 ans. Le schéma vaccinal est très simple et comprend une seule injection. Cette vaccination, bien tolérée, protège aussi, par effet d’immunité de groupe, les enfants de moins de 1 an.
À toutes fins utiles, rappelons que la vaccination contre les 4 sérogroupes A, C, Y et W135 est obligatoire pour les personnes se rendant en pèlerinage à La Mecque. Elle est également recommandée chez des personnes atteintes de certains déficits immunitaires.
Quels sont les signes d’une méningite chez un jeune enfant ?
Ils sont parfois bien peu caractéristiques, ce qui doit motiver une consultation médicale en urgence au moindre doute, car une septicémie peut s’installer en seulement quelques heures.
Les signes qui doivent alerter sont représentés par un changement de comportement de l’enfant, qui devient somnolent ou au contraire agité, grognon, plaintif - surtout quand on le touche ou le prend dans ses bras – un refus de s’alimenter, une sensation d’être devenu « tout mou », a un teint gris, est pâle, le tout associé à une fièvre élevée et parfois à des vomissements. Des vomissements ou des convulsions fébriles doivent y faire systématiquement penser à une méningite, jusqu’à preuve du contraire.
Il faut également examiner la peau de l’enfant pour y rechercher un éventuel purpura, se matérialisant sous la forme de taches rouges ou violacées (il ne s’agit pas de boutons !) ne s’effaçant pas à la presse. Associé ou non à une méningite, c’est la forme la plus grave d’infection méningococcique.
Attention : les infections à méningocoques peuvent avoir un début progressif.
On m’a dit qu’on peut contracter une méningite en mangeant. Est-ce exact ?
Oui si vous pensez à la listériose. C’est une maladie devenue heureusement rare, mais qui peut être très grave. La bactérie responsable, une listeria, vit dans le sol, les matières végétales en décomposition, le tube digestif d’animaux d’élevage, et peut ainsi contaminer de nombreux produits alimentaires crus ou insuffisamment cuits, comme les légumes, le lait, les produits laitiers non pasteurisés, la viande, la charcuterie, et même parfois les poissons.
Les personnes les plus à risque sont les femmes enceintes, les nouveau-nés, les sujets de plus de 65 ans et les immunodéprimés.
Généralement, l’infection se traduit, après une courte incubation inférieure à une journée, par une simple gastro-entérite aiguë, avec des douleurs abdominales, une diarrhée, parfois de la fièvre, des maux de tête et des myalgies. Le tout pouvant durer jusqu’à 5 jours.
Un tout autre tableau concerne les manifestations liées aux infections dites invasives, autrement dit quand le germe se répand dans tout l’organisme. Le délai d’incubation est alors plus long, de l’ordre de plusieurs jours, avec une moyenne de 3 semaines. Les infections du système nerveux central, essentiellement à type de méningite ou de méningo-encéphalite (inflammation simultanée du cerveau et des méninges) représentent environ le quart des cas annuels de listériose. Les signes, qui peuvent s’installer brutalement ou au contraire progressivement sur quelques jours, sont similaires à ceux des méningites infectieuses d’autres origines, comme une fièvre, des troubles de la conscience, des myoclonies (contractions involontaires de certains muscles) et des convulsions. La mortalité est de l’ordre de 10 % chez les sujets non immunodéprimés et de 35 % chez ceux qui le sont.
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