En France, plus de 600 000 personnes souffrent de la goutte, majoritairement les hommes (près de 90 %). Leur première crise survient généralement entre 30 et 45 ans. La forme primitive est la plus fréquente chez l’homme pléthorique à partir de la cinquantaine. Pour les femmes, c'est après la ménopause que la maladie se déclenche (goutte secondaire). Avant la ménopause, les estrogènes activent l’élimination de l’acide urique par les reins.
Comment débute la phase de goutte aiguë ?
Les prodromes sont inconstants. Il peut s’agir d’une asthénie, de sensation de malaise, d’insomnie, d’anorexie, de dyspepsies, de constipation, de céphalées Ils surviennent un à trois jours avant la crise aiguë qui débute brutalement. Durant les premières 24 à 36 heures, les douleurs sont intenses. Le gros orteil (le plus souvent touché) est rouge, chaud, gonflé. La douleur est pulsatile, elle peut réveiller le malade qui dort. La moindre pression sur l’articulation est insupportable. La crise va durer de quelques jours à quelques semaines. Lors des premières crises, une seule articulation est touchée.
Peut-on faire plusieurs crises aiguës ?
Le point le plus caractéristique est que la crise de goutte va disparaître d’elle-même, sans aucun traitement. Tout va rentrer dans l’ordre sans séquelle jusqu’à la prochaine crise. La phase intercritique est asymptomatique mais, en l’absence de traitement, la plupart des goutteux feront un nouvel épisode aigu. Seule une faible proportion des personnes atteintes n’aura qu’une attaque de goutte au cours de sa vie.
À quel rythme se produisent les récidives ?
Les premières crises sont plus courtes et souvent moins intenses que les suivantes. Pendant plusieurs années le goutteux va faire une crise de temps en temps (tous les un à deux ans), mais l’intervalle entre deux crises est toujours normal. Après des années de phase aiguë, les crises sont plus fréquentes et d’une durée plus prolongée, la période entre deux crises n’est plus totalement normale.
Comment évolue l'atteinte chronique ?
L’arthrite s’installe de façon chronique dans plusieurs articulations (genoux, chevilles, poignets, coudes), puis gagne des localisations extra-articulaires. Il peut s’agir de l’atteinte d’une bourse séreuse périarticulaire (hygroma du coude), d’une gaine synoviale ou d’un tendon (tendinite goutteuse). Il peut y avoir une atteinte rachidienne, oculaire, laryngée, du canal carpien. Au niveau des articulations, les cristaux provoquent une destruction du cartilage et des os. L'articulation se déforme et finit par se détruire, donnant des douleurs moins intenses mais permanentes à chaque mouvement.
Quelles sont les causes de la maladie ?
Elles sont multiples et difficiles à identifier précisément, en dehors de maladies bien spécifiques. La goutte peut être secondaire à une maladie rénale qui provoque une altération de la capacité d'élimination de l'acide urique. L'hérédité et l'alimentation jouent un grand rôle dans la survenue des crises. En effet des prédispositions génétiques ont été mises à jour, il existe des familles de "goutteux". Un problème métabolique héréditaire pourrait engendrer une production excessive d’acide urique dans le corps.
Existe-t-il des facteurs de risque associés ?
La goutte peut être associée à d’autres pathologies : hypertension artérielle, cholestérol élevé, obésité, diabète, syndrome métabolique. Sont aussi concernées, les personnes qui prennent certains médicaments. L’acide urique étant essentiellement éliminé par les reins, il peut se produire une compétition avec les diurétiques thiazidiques, l’aspirine prise régulièrement à faible dose, la cyclosporine, la corticothérapie.
L'hyperuricémie idiopathique est-elle fréquente ?
Sa prévalence est de l’ordre de 5 à 20 %. Dans 90 % des cas elle résulte soit d’une hyperproduction d’acide urique sans perturbation du métabolisme des purines, soit d’une diminution de son excrétion rénale, soit des deux mécanismes à la fois. Elle est le plus souvent asymptomatique mais dans 20 à 30 % des cas, elle peut déclencher une goutte dite primitive.
Les conseils alimentaires sont-ils suffisamment efficaces ?
Ils consistent essentiellement à limiter les aliments hyperuricémiants. Cela permet d'éviter les situations favorisant la fabrication d'acide urique en excès et de prévenir ainsi la goutte chez des personnes à risque. Ces mesures hygiénodiététiques font aussi partie du traitement de fond de la goutte. Cependant, le régime dit hypo-uricémiant fait baisser l'uricémie de manière modeste (1 mg/dl). Il a un faible impact en cas de goutte mais il est néanmoins utile.
Quels sont les aliments à supprimer ou à limiter ?
Les boissons alcoolisées (alcools forts, bière, avec ou sans alcool) sont riches en purines. il est également recommandé d'éviter la consommation de sodas et jus de fruits, riches en fructose. Ce dernier est converti en acide urique. Il faut aussi limiter la consommation d’aliments d'origine animale contenant beaucoup de purines : viandes, abats, poissons gras (anchois, harengs sardine, maquereau), fruits de mer. Certains aliments d'origine végétale sont aussi déconseillés (asperges, épinards).
et ceux à privilégier ?
A priori, certains aliments diminueraient l'hyperuricémie. Il s'agit des laitages allégés en matières grasses et du café. Il convient aussi de privilégier la consommation d'aliments pauvres en purines (œufs, légumes, pâtes, pain, céréales). Il est conseillé aux goutteux de boire beaucoup d'eau afin de diminuer l'uricémie (1,5 à 2 litres par jour), et plus particulièrement des eaux alcalinisantes du type Vichy Saint-Yorre ou Vichy Célestins. Enfin, une supplémentation en vitamine C serait bénéfique, elle aurait un petit effet uricosurique (de même que les cerises).
Quelles sont les complications de l'atteinte rénale ?
La précipitation des cristaux est responsable d'une évolution vers l'insuffisance rénale avec des lithiases urinaires, une néphropathie goutteuse, et son traitement ultime : la dialyse rénale. La lithiase urique est présente chez 20 à 40 % des patients goutteux. L'acide urique peut également précipiter dans l'urine (hyperuricurie), bloquer les voies urinaires et déclencher des spasmes très douloureux. C’est parfois une colique néphrétique qui fait découvrir une hyperuricémie, souvent asymptomatique sous la forme de calculs (lithiase urinaire).
Qu’appelle-t-on goutte tophacée ?
La goutte tophacée survient après plusieurs années d’évolution, elle est très rare dans la forme typique. À ce stade, les dépôts d’acide urique dans les tissus sont visibles sous la peau et forment des tophi (tophus au singulier). Elle ne s’observe que chez les patients non compliants au traitement, ou ceux dont le diagnostic n’a pas été reconnu. Les localisations électives des tophi sont le pavillon de l’oreille, les coudes, les pieds, la pulpe des doigts et les tendons extenseurs (tendon d’Achille).
Comment débute la phase de goutte aiguë ?
Les prodromes sont inconstants. Il peut s’agir d’une asthénie, de sensation de malaise, d’insomnie, d’anorexie, de dyspepsies, de constipation, de céphalées Ils surviennent un à trois jours avant la crise aiguë qui débute brutalement. Durant les premières 24 à 36 heures, les douleurs sont intenses. Le gros orteil (le plus souvent touché) est rouge, chaud, gonflé. La douleur est pulsatile, elle peut réveiller le malade qui dort. La moindre pression sur l’articulation est insupportable. La crise va durer de quelques jours à quelques semaines. Lors des premières crises, une seule articulation est touchée.
Peut-on faire plusieurs crises aiguës ?
Le point le plus caractéristique est que la crise de goutte va disparaître d’elle-même, sans aucun traitement. Tout va rentrer dans l’ordre sans séquelle jusqu’à la prochaine crise. La phase intercritique est asymptomatique mais, en l’absence de traitement, la plupart des goutteux feront un nouvel épisode aigu. Seule une faible proportion des personnes atteintes n’aura qu’une attaque de goutte au cours de sa vie.
À quel rythme se produisent les récidives ?
Les premières crises sont plus courtes et souvent moins intenses que les suivantes. Pendant plusieurs années le goutteux va faire une crise de temps en temps (tous les un à deux ans), mais l’intervalle entre deux crises est toujours normal. Après des années de phase aiguë, les crises sont plus fréquentes et d’une durée plus prolongée, la période entre deux crises n’est plus totalement normale.
Comment évolue l'atteinte chronique ?
L’arthrite s’installe de façon chronique dans plusieurs articulations (genoux, chevilles, poignets, coudes), puis gagne des localisations extra-articulaires. Il peut s’agir de l’atteinte d’une bourse séreuse périarticulaire (hygroma du coude), d’une gaine synoviale ou d’un tendon (tendinite goutteuse). Il peut y avoir une atteinte rachidienne, oculaire, laryngée, du canal carpien. Au niveau des articulations, les cristaux provoquent une destruction du cartilage et des os. L'articulation se déforme et finit par se détruire, donnant des douleurs moins intenses mais permanentes à chaque mouvement.
Quelles sont les causes de la maladie ?
Elles sont multiples et difficiles à identifier précisément, en dehors de maladies bien spécifiques. La goutte peut être secondaire à une maladie rénale qui provoque une altération de la capacité d'élimination de l'acide urique. L'hérédité et l'alimentation jouent un grand rôle dans la survenue des crises. En effet des prédispositions génétiques ont été mises à jour, il existe des familles de "goutteux". Un problème métabolique héréditaire pourrait engendrer une production excessive d’acide urique dans le corps.
Existe-t-il des facteurs de risque associés ?
La goutte peut être associée à d’autres pathologies : hypertension artérielle, cholestérol élevé, obésité, diabète, syndrome métabolique. Sont aussi concernées, les personnes qui prennent certains médicaments. L’acide urique étant essentiellement éliminé par les reins, il peut se produire une compétition avec les diurétiques thiazidiques, l’aspirine prise régulièrement à faible dose, la cyclosporine, la corticothérapie.
L'hyperuricémie idiopathique est-elle fréquente ?
Sa prévalence est de l’ordre de 5 à 20 %. Dans 90 % des cas elle résulte soit d’une hyperproduction d’acide urique sans perturbation du métabolisme des purines, soit d’une diminution de son excrétion rénale, soit des deux mécanismes à la fois. Elle est le plus souvent asymptomatique mais dans 20 à 30 % des cas, elle peut déclencher une goutte dite primitive.
Les conseils alimentaires sont-ils suffisamment efficaces ?
Ils consistent essentiellement à limiter les aliments hyperuricémiants. Cela permet d'éviter les situations favorisant la fabrication d'acide urique en excès et de prévenir ainsi la goutte chez des personnes à risque. Ces mesures hygiénodiététiques font aussi partie du traitement de fond de la goutte. Cependant, le régime dit hypo-uricémiant fait baisser l'uricémie de manière modeste (1 mg/dl). Il a un faible impact en cas de goutte mais il est néanmoins utile.
Quels sont les aliments à supprimer ou à limiter ?
Les boissons alcoolisées (alcools forts, bière, avec ou sans alcool) sont riches en purines. il est également recommandé d'éviter la consommation de sodas et jus de fruits, riches en fructose. Ce dernier est converti en acide urique. Il faut aussi limiter la consommation d’aliments d'origine animale contenant beaucoup de purines : viandes, abats, poissons gras (anchois, harengs sardine, maquereau), fruits de mer. Certains aliments d'origine végétale sont aussi déconseillés (asperges, épinards).
et ceux à privilégier ?
A priori, certains aliments diminueraient l'hyperuricémie. Il s'agit des laitages allégés en matières grasses et du café. Il convient aussi de privilégier la consommation d'aliments pauvres en purines (œufs, légumes, pâtes, pain, céréales). Il est conseillé aux goutteux de boire beaucoup d'eau afin de diminuer l'uricémie (1,5 à 2 litres par jour), et plus particulièrement des eaux alcalinisantes du type Vichy Saint-Yorre ou Vichy Célestins. Enfin, une supplémentation en vitamine C serait bénéfique, elle aurait un petit effet uricosurique (de même que les cerises).
Quelles sont les complications de l'atteinte rénale ?
La précipitation des cristaux est responsable d'une évolution vers l'insuffisance rénale avec des lithiases urinaires, une néphropathie goutteuse, et son traitement ultime : la dialyse rénale. La lithiase urique est présente chez 20 à 40 % des patients goutteux. L'acide urique peut également précipiter dans l'urine (hyperuricurie), bloquer les voies urinaires et déclencher des spasmes très douloureux. C’est parfois une colique néphrétique qui fait découvrir une hyperuricémie, souvent asymptomatique sous la forme de calculs (lithiase urinaire).
Qu’appelle-t-on goutte tophacée ?
La goutte tophacée survient après plusieurs années d’évolution, elle est très rare dans la forme typique. À ce stade, les dépôts d’acide urique dans les tissus sont visibles sous la peau et forment des tophi (tophus au singulier). Elle ne s’observe que chez les patients non compliants au traitement, ou ceux dont le diagnostic n’a pas été reconnu. Les localisations électives des tophi sont le pavillon de l’oreille, les coudes, les pieds, la pulpe des doigts et les tendons extenseurs (tendon d’Achille).
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