L'antidote du Pradaxa peut provoquer des caillots sanguins

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Publié le 26/01/2018

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Crédit photo : SPRINGER VERLAG/SPL/PHANIE

À l'occasion des Journées européennes de la Société française de cardiologie, le Pr Pierre Sié, hématologue au CHU de Toulouse, a insisté sur le risque thromboembolique associé à l'utilisation de l'idarucizumab, l'antidote de l'anticoagulant Pradaxa (dabigatran).

Autorisé en Europe depuis 2008, l'anticoagulant Pradaxa de Boehringer Ingelheim a révolutionné, au même titre que les autres nouveaux anticoagulants oraux (NACO), la prise en charge des thromboses veineuses profondes, des embolies pulmonaires, ainsi que la prévention de l'accident vasculaire cérébral (AVC) et de l'embolie systémique chez les patients adultes atteints de fibrillation atriale non valvulaire et présentant un ou plusieurs facteurs de risque. Jusqu'alors, les antivitamine K (AVK) constituaient le traitement de référence mais ils nécessitent une surveillance régulière et l'équilibre peut être difficile à atteindre. Cependant, l'absence d'antidote pour les nouveaux anticoagulants oraux directs soulevait des craintes, à la fois chez les médecins et les patients. L'autorisation accélérée du Praxbind (idarucizumab) par l'Agence européenne du médicament (EMA), en 2015, a donc été accueillie avec soulagement.

Si toutes les études confirment son efficacité, c'est malheureusement « au prix d'une hausse du risque thromboembolique », a indiqué le Pr Sié aux Journées européennes de la Société française de cardiologie la semaine dernière. Il rappelle néanmoins qu'il « ne faut pas perdre de vue que ces patients sont, par définition, à risque thromboembolique ». L'association de Pradaxa à une hausse du risque thromboembolique a été évoquée dans les résultats récents de l'étude REVERSE-AD incluant des patients sous Pradaxa hospitalisés pour des saignements majeurs ou pour une opération en urgence. Le risque thromboembolique est de 4,8 % à 30 jours et de 6,8 % à 90 jours sur l'ensemble des patients. Il est finalement similaire au risque thrombotique moyen sous AVK, évalué à 5,2 % par deux autres études.