Cette vaccination est actuellement recommandée pour toutes les jeunes filles âgées de 11 à 14 ans, dès 9 ans pour celles devant bénéficier d’une greffe, avec un possible rattrapage entre 15 et 19 ans révolus. L’idéal est de vacciner avant l’âge du premier rapport sexuel.
Ces nouvelles recommandations tirent partie d’une meilleure réponse immunitaire quand le vaccin est administré avant l’âge de 14 ans et ont pour objectif d’augmenter l’accessibilité de la vaccination HPV, et donc la couverture vaccinale, en profitant du rendez-vous vaccinal prévu pour le DTCP. L’abaissement de l’âge où la vaccination est recommandée permet aussi au médecin de proposer celle-ci à un moment où il n’est pas indispensable d’aborder la question, toujours délicate, de la sexualité.
Les schémas vaccinaux dépendent de l’âge du sujet ainsi que du vaccin.
Cervarix.
- 9 à 14 ans inclus : 2 doses à 6 mois d’intervalle, avec la possibilité d’administrer la seconde dose 5 à 7 mois après la première.
- À partir de 15 ans et plus : 3 doses, à 0, 1 et 6 mois, avec la possibilité d’administrer la deuxième dose entre 1 et 2,5 mois après la première et la troisième entre 5 et 12 mois après la première.
Gardasil.
- 9 à 13 ans inclus : 2 doses à 6 mois d’intervalle ; si la deuxième dose est administrée moins de 6 mois après la première, une troisième dose devra toujours être administrée. Ce vaccin peut être également administré selon un schéma à 3 doses : 0, 2 et 6 mois. La deuxième dose doit être administrée au moins un mois après la première, et la troisième doit l’être au moins 3 mois après la deuxième. Les trois doses doivent être administrées en moins d’un an.
- À partir de 14 ans : schéma à 3 doses, soit 0, 2 et 6 mois.
Chaque schéma vaccinal doit être réalisé avec le même vaccin. À ce jour, aucun rappel n’est recommandé ; cela étant, la durée de protection n’a pas encore été clairement établie. Les données disponibles tiennent compte d’un recul actuel de l’ordre d’une dizaine d’années. Ces vaccins peuvent être administrés en même temps que d’autres vaccins, mais en des sites d’injection différents.
L’une des doses peut être coadministrée, notamment, avec le rappel diphtérie-tétanos-coqueluche-poliomyélite prévu entre 11 et 13 ans ou avec un vaccin contre l’hépatite B dans le cadre du rattrapage vaccinal. Ces deux vaccins anti-HPV doivent être injectés par voie intramusculaire, de préférence dans la région deltoïdienne (le deltoïde est un des muscles de l’épaule).
Une efficacité similaire.
La séroconversion après une vaccination complète (3 doses dans les essais cliniques) est de l’ordre de99 %.
Avec un recul d’environ 10 ans, les essais cliniques ont montré une efficacité de quasiment 100 % vis-à-vis des infections persistantes au regard des HPV oncogènes vaccinaux, 16 ou 18.
Pour Cervarix, l’étude HPV-008 a montré, chez des femmes considérées comme initialement non infectées par les HPV 16 et 18 au moment de la vaccination une efficacité de 95 % vis-à-vis des lésions dysplasiques CIN 2 et de 92 % vis-à-vis des lésions CIN 3 associées à ces deux génotypes.
Dans le cas de femmes ayant une infection prouvée (par test ADN) par HPV 16 ou HPV 18 avant la vaccination, il n’a pas été démontré de protection contre les conséquences cliniques de cette infection ; néanmoins la protection s’est exercée normalement vis-à-vis du second génotype d’HPV.
Gardasil a également fait l’objet d’un programme d’essais très complet, qui se poursuit encore actuellement.
Les essais ont montré une efficacité de 96 % en prévention des CIN (1, 2, 3) et des adénocarcinomes in situ associés aux HPV de types 16 et 18, de 99 % au regard des verrues génitales et de 100 % pour les dysplasies vulvaires intra-épithéliales de haut grade ainsi que des néoplasies vaginales intra-épithéliales de haut grade.
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