IL EST PLUS DIFFICILE d’encourager un malade qu’une personne en bonne santé à faire du sport. Le sport présente en effet certains risques chez le patient mais lorsqu’il est pratiqué à bon escient, il comporte moins de risques que l’inactivité physique, et il fait même souvent partie intégrante d’un traitement. Entre autres, l’activité physique présente un intérêt dans la prise en charge de maladies cardiaques, vasculaires, du diabète, de l’obésité, de certaines maladies neurologiques comme la maladie d’Alzheimer, et de pathologies rhumatismales en dehors des crises. Elle a aussi un effet protecteur sur certains cancers.
Comment gérer sport et maladie ?
D’abord, quel que soit l’état de santé, avant de commencer une activité physique, une consultation médicale s’impose. En effet, d’une part, l’exercice pouvant révéler des anomalies acquises ou constitutionnelles, un bilan de l’état cardiaque (ECG, tests d’effort, tension artérielle) est indispensable, et d’autre part les conseils s’adaptent en fonction des pathologies que présente le malade. Outre les risques classiques qu’encourt tout sportif en cas d’entraînement trop brutal ou trop intensif (entorse, fracture, tendinite…), certains malades sont exposés à de nouveaux risques lors d’un effort. Il est important de prévenir l’entourage (professeurs de sport, accompagnateurs…) des risques possibles et des gestes à faire en cas d’urgence.
L’hypoglycémie, par exemple, constitue une des principales craintes du sportif diabétique. L’éducation thérapeutique joue ici un rôle primordial dans sa prévention. Tout diabétique doit être capable de reconnaître les signes d’une hypoglycémie. Les recommandations générales du diabétique consistent à emporter du sucre avec soi et dans certains cas du Glucagon, manger plus sucré avant de débuter une activité physique, contrôler sa glycémie avant l’effort, régulièrement pendant celui-ci s’il est long et quelques heures après, s’hydrater régulièrement pendant et après l’effort. Le diabétique apprendra aussi à gérer ses doses d’insuline en fonction de l’activité physique. Attention : les risques d’hypoglycémie peuvent aussi être liés à des traitements oraux comme les sulfamides hypoglycémiants. Gare aussi à l’aggravation de lésions du pied du diabétique : des chaussures adaptées seront conseillées.
Asthmatique et sportif.
L’asthmatique, quant à lui, peut pratiquer à peu près tous les sports à partir du moment où son asthme est bien équilibré. Il veillera surtout à choisir correctement un lieu le moins allergisant possible, ni trop chaud ni trop humide, pour pratiquer son activité. En effet, les conditions climatiques et environnementales sont un facteur déclenchant de crise. Selon le type d’asthme, il peut lui être préconisé systématiquement un bronchodilatateur bêta-2-mimétique à action rapide avant de débuter son sport : la terbutaline ou le salbutamol par exemple bénéficient de l’indication « prévention de l’asthme d’effort » et sont à inhaler 15 à 30 minutes avant l’exercice. Souvent, les exercices les plus recommandés sont des activités simples telles que la marche, la course à pied, le vélo ou la natation, à effectuer trois fois par semaine en moyenne. Monter les escaliers plutôt que prendre l’ascenseur, marcher plutôt que prendre le bus ou la voiture sont aussi des activités physiques à conseiller. La limitation de ces activités est le plus souvent liée à l’intensité de celles-ci. Les exercices plus violents ou plus techniques ne sont pas proscrits d’emblée mais dépendent de chaque cas.
Des exercices contre-indiqués.
Certaines pathologies sont tout de même des contre-indications à certains sports. Par exemple, l’asthme, l’épilepsie, certaines pathologies ORL ou cardiaques sont contre-indiquées lors de la plongée. Chez l’hypertendu, certains exercices comme les levers de charge sont à éviter car ils favorisent l’élévation de la tension. Chez le malade coronarien, bien que l’activité sportive à faible dose fasse partie du traitement, une activité trop intense est dangereuse. Attention aussi aux sports d’endurance trop éprouvants chez la femme : un déséquilibre entre apport insuffisant de glucose et dépense excessive peut aboutir à des anomalies de sécrétion de LH et il peut s’ensuivre la triade anorexie-aménorrhée-ostéoporose.
Une autre contrainte du sportif malade qui fait de la compétition est sa consommation de médicaments parfois inscrits sur la liste des produits dopants. À titre d’exemple, l’insuline en fait partie. Ces médicaments devront faire l’objet d’une autorisation d’usage à des fins thérapeutiques (AUT). Aujourd’hui, les bêta-2 agonistes sont interdits, sauf le salbutamol (maximum 1 600 microgrammes par 24 heures) et le salmétérol par inhalation, qui nécessitent une déclaration d’usage conformément au standard international pour l’autorisation d’usage à des fins thérapeutiques. Au 1er janvier 2011, ces références aux « déclarations d’usage » devraient être supprimées*.
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