Prescriptions de saison

Par

Nicolas Tourneur -

Publié le 08/12/2022

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Pierre S., 8 ans

Phloroglucinol 3 cp/j

Diosmectite sachet 1 sachet matin et soir durant 3 jours

Régime adapté et hydratation.

Le contexte

Pierre n’a pas échappé à l’épidémie de « gastro » : courbatures, spasmes intestinaux, nausées, diarrhées. Le médecin a prescrit un traitement symptomatologique par diosmectite, une argile destinée à traiter les épisodes diarrhéiques (les antidiarrhéiques à base d'argile doivent être évités chez les enfants < 2 ans en raison d’un risque théorique de passage d'infimes quantités de plomb dans le sang) et de phloroglucinol, un antispasmodique qui limite la douleur abdominale. Le prescripteur aurait dû définir la durée de son administration qui n’a pas de raison d’être prolongée elle aussi au-delà de 3-4 jours.

Votre conseil

Un régime alimentaire adapté durant quelques jours limite les diarrhées : appauvri en légumes verts et en laitages, il associe riz, pâtes, purée de carottes, compote de banane, gelée de coing sans oublier une hydratation abondante.

Les gastro-entérites virales sont prévenues par des règles d’hygiène élémentaires : lavage des mains récurrent à l’eau et au savon ou recours à un soluté hydroalcoolique, nettoyage régulier des jouets, des poignées de porte, individualisation des verres, des couverts, etc.

Noémie G., 8 mois, 9 kilogrammes

Paracétamol 100 mg 3 fois par jour durant une semaine.

Le contexte

Noémie présente une forme légère de bronchiolite aiguë, inaugurée par une rhinite. Rapidement, la fièvre s’est élevée à 38 °C et la petite fille a manifesté des difficultés à l’expiration : elle faisait des efforts pour expulser l’air de ses poumons encombrés. Cette forme ne relève pas d’une hospitalisation.

Votre conseil

Le pharmacien rappelle comment fractionner les repas et aider Noémie à mieux respirer grâce à une désobstruction rhinopharyngée, aussi souvent que nécessaire avec du sérum physiologique pour assurer la perméabilité des voies aériennes supérieures. L’enfant sera abondamment hydratée, installée dans un habitat non surchauffé et protégée des polluants respiratoires (ex : tabac). Cette affection virale ne requiert pas d’antibiothérapie - sauf infection bactérienne concomitante. Le traitement d’une bronchiolite simple, non récidivante, n’impose ni anti-inflammatoire, ni antitussif, ni mucolytique ni, sauf exception, bronchodilatateur. Une kinésithérapie se discute en cas de comorbidités (ex : pathologie sous-jacente neuromusculaire ou respiratoire chronique) ou en cas de trouble ventilatoire ayant un retentissement clinique.

Monsieur Edmond T., 71 ans

Oseltamivir 75 mg 1 gélule matin et soir durant 5 jours

Paracétamol 500 mg jusqu’à 6 gélules/j si besoin

Madame Anne-Lise T., 68 ans

Oseltamivir 75 mg 1 gélule chaque matin durant 10 jours

Le contexte

Monsieur T. présente tous les signes d’une grippe. Le médecin souhaite prendre toutes les précautions pour ce patient vulnérable, atteint d’une maladie neurodégénérative, et pour son épouse. Une ordonnance est curative, pour le patient touché par le virus ; l’autre est prophylactique, pour sa femme, cas contact n’étant pas (encore) vaccinée.

L’oseltamivir inhibe la neuraminidase, l’enzyme qui permet la séparation du virus répliqué des cellules épithéliales infectées. Son administration minimise la symptomatologie de la grippe et diminue sa durée. Ce traitement oral peut être prescrit en prophylaxie post-exposition (sur 10 jours) ou en curatif (sur 5 jours) pour atténuer la sévérité de l’infection : il sera pris dans les deux jours suivant le contact avec le sujet infecté ou le début des symptômes. L’oseltamivir ne nécessite pas d’adaptation posologique selon le terrain (insuffisance rénale ou hépatique). Le paracétamol est administré comme antipyrétique et antalgique.

Votre conseil

Les époux T. devraient déjà être vaccinés contre la grippe mais Madame T. a oublié de s’en préoccuper. Ce traitement n’empêche pas la vaccination, que le médecin réalise immédiatement chez Madame T. et qui permettra de la protéger sur la saison hivernale.