Antirétroviral très efficace et bien toléré, le Dolutégravir doit être évité pendant les deux premiers mois de grossesse en raison de ses graves risques tératogènes, révèle une étude présentée aujourd’hui à la Conférence internationale sur le Sida.
En dépit de ses nombreux avantages dont celui d’inhiber l’intégrase, le Dolutégravir (DTG) qui entre dans plusieurs bi ou trithérapies, est à proscrire pendant les premières semaines suivant la conception, recommande Gottfried Hirnschall, directeur du département VIH/Sida à l’OMS.
Comme le rapporte aujourd'hui le quotidien « Le Monde » dans son édition datée du mercredi 25 juillet, cette préconisation émane d’une étude présentée à Amsterdam dans le cadre de la 22e conférence internationale sur le Sida. Elle vient corroborer les recommandations émises en mai dernier par l’Agence européenne du médicament (EMA).
Cette étude porte sur les enfants nés entre le 15 août 2014 et le 1er mai 2018 dans huit hôpitaux publics du Botswana, pays qui a introduit le DTG dans la trithérapie utilisée en initiation de traitement contre le VIH. Sur les 89 000 enfants évalués par les sages-femmes après la naissance, et le cas échéant par un médecin généticien, 86 présentaient un défaut de fermeture du tube neural (spina-bifida).
La prévalence de cette anomalie de 0,09 % quand la mère est séronégative, est dix fois supérieure lorsque l’enfant a été exposé au DTG dès la conception. En revanche, il n’y a aucune incidence chez les enfants exposés plus tardivement au DTG. À titre indicatif, la prévalence est de 0,12 % dans le cas d'un traitement anti-VIH précoce sans DTG, et de 0,05 % quand la thérapie contient de l’Éfavirenz. Si ces résultats ne remettent pas en cause le Dolutégravir comme traitement de premier choix, il y a lieu, conclut Gottfried Hirnschall, d’accentuer l’information des femmes en âge de procréer.
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