Le dépistage du cancer de la prostate repose sur le dosage du PSA associé au toucher rectal. Sa systématisation en population générale reste controversée : elle ne semble pas réduire la mortalité par cancer de la prostate, et 70 % des sujets ayant un PSA › 4ng/L n’ont pas de cancer (mais la biopsie réalisée alors les expose à une iatrogénie significative : hématurie, hémospermie, douleurs, rétention urinaire aiguë, infections, etc. sans parler de l’anxiété liée à l’incertitude sur le diagnostic).
De plus, l’évolution de 30 % à 80 % des cancers détectés n’a pas d’impact sur l’espérance ou la qualité de vie des patients… alors que ce sur-diagnostic est par contre à l’origine d’une iatrogénie résultant de la mise en œuvre d’un sur-traitement (prostatectomie, radiothérapie, etc.) d’un sujet chez lequel la tumeur n’aurait pas évolué : anxiété et troubles psychiques, incontinence urinaire, dysérection, etc. voire… cancer de la vessie ou du rectum résultant de la radiothérapie.
La HAS a maintenu en 2010 puis en 2012 ses recommandations de 2004 sur le dépistage systématique du cancer de la prostate : elle considère qu’il n’existe pas de preuve de l’intérêt du dépistage du cancer de la prostate par dosage du PSA chez les hommes sans symptômes considérés comme à plus « haut risque ». Bien entendu, l’intérêt du dosage du PSA dans le suivi post-diagnostic des patients présentant un cancer de la prostate et/ou dans le suivi du traitement de la tumeur n’est pas remis en cause.
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