Obésité, sédentarité, hémochromatose, endocrinopathies, infection chronique par le VHC ou le VIH, carence en vitamine D, exposition à des agents toxiques (tabac, bisphénol A…), etc. perturbent les voies de signalisation de l’insuline et constituent, associés à une vulnérabilité génétique, autant de facteurs de risque d’insulinorésistance signant l’apparition d’un diabète de type 2 (DT2) ou diabète non insulino-dépendant.
Stade de l’obésité abdominale. L’augmentation de la masse pondérale résulte d’un excès d’adiposité androïde (donc abdominale et viscérale) : l’index de masse corporelle (IMC) n’est pas en lui-même un marqueur d’insulinorésistance ou de risque de DT2. Le tissu adipeux produit des leucotriènes et autres adipocytokines pro-inflammatoires, actifs localement et à distance - agissant notamment sur le foie, le muscle, l’intima artérielle -. De plus, ils se fixent sur les récepteurs de l’insuline et contribuent ainsi au développement de l’insulinorésistance.
Stade de l’insulinorésistance. L’insulinorésistance se traduit par une réduction des actions pharmacologiques de l’insuline (réduction de la glycémie par diminution de la production hépatique de glucose, augmentation du transport du glucose dans le muscle squelettique, etc.). Elle est compensée physiologiquement par une augmentation de la sécrétion d’insuline endogène qui permet de maintenir la normoglycémie. Ce profil métabolique particulier (glycémie normale mais insulinémie élevée) signe l’insulinorésistance. Cette situation persiste dix ans au moins avant d’évoluer péjorativement au fur et à mesure que l’obésité abdominale s’accroît.
On observe parallèlement une défaillance précoce et croissante de la fonction insulinique, liée à une réduction du nombre et de la fonctionnalité des cellules bêta du pancréas. Ainsi, lors du diagnostic clinique d’un DT2, 50 % environ des cellules bêta ont disparu par apoptose.
Stade de l’insulinopénie. Passé un seuil d’accumulation de graisse viscérale et d’apoptose bêta, le profil métabolique se modifie. L’insulinosécrétion diminue (insulinopénie) alors que l’insulinorésistance persiste. La glycémie augmente et le patient devient diabétique à proprement parler.
Complications du DT2. Le DT2 résulte d'une altération de l’action de l'insuline sur ses tissus cibles et d’une dérégulation de l'insulinosécrétion. À l'origine d'une macroangiopathie (atteintes coronariennes, vasculocérébrale, artérielle) et d'une microangiopathie (atteintes rénale, oculaire et neurologique), il expose à une morbi-mortalité préoccupante avec sur-risque de décès d’origine cardiovasculaire ou cancéreuse. C’est la raison pour laquelle sa prise en charge thérapeutique passe en premier par le respect de mesures d’hygiène de vie diminuant le risque de survenue de complications (coronariennes, vasculocérébrales, artérielles, rénales, oculaires, neurologiques), par des mesures de dépistage et de prise en charge des complications au fur et à mesure de leur survenue (non traitées ici).
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