En perturbant les fonctions mécaniques, métaboliques et physiologiques normales de l’organisme, l’obésité favorise ou aggrave diverses comorbidités dont, pour s’en tenir à l’essentiel :
- troubles cardio-vasculaires : hypertension artérielle, insuffisance coronarienne et cardiaque, accident vasculaire cérébral, thrombose veineuse profonde ou thrombose postopératoire, ulcération veineuse des jambes (surpression du sang dans les veines trop importantes pour les valvules veineuses) ;
- troubles métaboliques et endocriniens : diabète de type 2 (avec ses complications : cécité, vascularite), hypertriglycéridémie, hypoHDLémie, hyperuricémie, goutte (effet majoré par un amaigrissement trop rapide) ;
- troubles ventilatoires : dyspnée (compression mécanique du thorax), apnée du sommeil (compression du cou), hypoventilation alvéolaire (avec somnolence diurne), aggravation d’un asthme (par hypoventilation et reflux gastro-œsophagien) ;
- troubles digestifs : reflux gastro-œsophagien ou pharyngolaryngé, hernie hiatale, lithiase biliaire (liée aux régimes alimentaires répétés ou à une perte de poids trop rapide), stéatose hépatique avec cytolyse (risque de chronicisation avec cirrhose puis éventuel carcinome hépatocellulaire) ;
- troubles rénaux et urinaires : protéinurie, incontinence à l’effort (poids de l’abdomen) ;
- troubles cutanés : hypersudation, mycose des plis, retard à la cicatrisation ;
- troubles rhumatologiques : arthrite, arthrose, hernies discales (sollicitation importante des articulations) ;
- cancers : en France, 3 % des tumeurs de l’homme et 6 % de celles de la femme seraient attribuables au surpoids et à l’obésité qui constituent un facteur avéré de risque de cancer (primaire ou récidivant) : cancer du sein après la ménopause et cancer de l’endomètre (corps utérin) chez la femme, cancer colorectal chez l’homme mais aussi, d’une façon plus large et pour les deux sexes, cancer du rein, du pancréas, de l’œsophage, de la vésicule biliaire, myélome multiple, leucémies et lymphomes non-hodgkiniens. Surpoids et obésité majorent de plus la mortalité globale ou par cancer : ainsi une femme obèse au moment du diagnostic d’un cancer du sein a un risque de mortalité majoré de 30 % par rapport à une femme non-obèse.
De nombreux facteurs intriqués sont impliqués dans l’augmentation de la mortalité par cancer en fonction de poids. Le cancer pourrait résulter, par exemple, d’une augmentation de la résistance à l’insuline avec hyperinsulinisme, d’une conversion accrue d’androgènes en estrogènes par les aromatases du tissu adipeux (cancer du sein ou de l’endomètre en post-ménopause) mais aussi du reflux gastro-œsophagien (cancer de l’œsophage) ou d’une lithiase biliaire chronique (irritation des voies biliaires).
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