LA PLUPART des allergies alimentaires débutent avant l’âge de deux ans et guérissent pendant l’enfance, mais elles peuvent ultérieurement exposer au développement d’autres types d’allergies. L’allergie à l’œuf est la plus fréquente chez l’enfant de moins de trois ans (34 %) mais elle guérit naturellement avec l’âge dans 50 à 80 % des cas. Dans le trio de tête des allergènes chez le jeune enfant, on trouve également l’arachide (25 %) et le lait de vache (8 %). Pour diagnostiquer en ville l’allergie aux protéines de lait de vache, il existe un patch-test prêt à l’emploi, simple et fiable (Diallertest). Quelques précautions permettent de minimiser les risques : éviction des aliments contenant de l’arachide pendant la grossesse et l’allaitement ; allaitement maternel conseillé pendant 4 à 6 mois ; pas de préparations bébé à base de soja avant 6 mois ; une diversification alimentaire repoussée après l’âge de 6 mois voire 9 mois ; ou encore pas de kiwi, céleri, œuf, poissons et crustacée avant 1 an.
Vraie ou fausse allergie ou intolérance ?
Avant d’entamer la traque à ces aliments qui nous veulent du mal, il faut bien distinguer les différents mécanismes d’allergie mis en cause.
L’allergie alimentaire est IgE dépendante, elle fait intervenir une réaction immunologique lors de l’ingestion d’un allergène alimentaire appelé trophallergène, alors que la pseudo-allergie ne fait pas intervenir de mécanismes immuno-allergiques. Elle survient après l’ingestion d’aliments riches en histamine (choucroute, poisson frais, vin, aliments fermentés…) et tyramine (chocolat), ou contenant des substances histaminolibératrices (fraise, tomate, crustacés…). Dans l’allergie vraie, une quantité infime de substance peut suffire à tout provoquer, alors que dans la pseudo-allergie c’est la quantité d’aliment qui déclenche les symptômes. Les intolérances alimentaires ne relèvent pas non plus d’un mécanisme immunitaire, l’exemple le plus connu est la maladie cœliaque qui n’est pas une allergie au sens strict, mais une intolérance au gluten. Elle est due à une malabsorption intestinale des protéines du blé, de l’orge et du seigle. Les aliments à l’origine de pseudo-allergies peuvent contenir des toxines (certains champignons) ou une substance dotée d’une activité pharmacologique connue (alcool, caféine).
Quelques exemples pratiques.
La prévalence de l’allergie à l’arachide a doublé en France en quelques années et c’est une allergie qui persiste à l’âge adulte. L’arachide peut être consommée sous forme de cacahuètes, d’huile même raffinée, ou de beurre. L’arachide est un allergène à déclaration obligatoire. En effet, la dose qui déclenche la réaction peut être très faible (100 µg de cacahuètes suffisent) mais les réactions sont particulièrement sévères et les chocs anaphylactiques sont fréquents. Les symptômes se manifestent après ingestion orale mais quelques cas sont dus à un contact cutané, voire à l’inhalation de vapeurs à l’ouverture d’une boîte de beurre de cacahuète.
Dans l’œuf, les protéines allergisantes (ovalbumine, ovotransferrine, ovomucoïde, conalbumine, livétine, lysozyme) sont essentiellement contenues dans le blanc, mais il existe souvent une allergie croisée entre le blanc et le jaune.
L’intolérance au lactose est due à un déficit en lactase, enzyme indispensable à l’absorption du lactose et à la digestion du lait. Il ne faut pas la confondre avec l’allergie aux protéines de lait de vache. Ce déficit n’est jamais total, il est fonction de la sensibilité de chacun et de l’adaptation du microbiote intestinal. Il peut être atténué avec des produits de supplémentation à base d’une lactase naturelle qui réduisent significativement les symptômes de l’intolérance (Alvityl Digest, Arko Enzym Lactose Digest).
Article précédent
Où en est NutriNet-Santé ?
Article suivant
L’heure du grand ménage a sonné
Des algues pour nourrir la planète ?
De la cuisine moléculaire à la cuisine note à note
Où en est NutriNet-Santé ?
Ces aliments qui nous veulent du mal
L’heure du grand ménage a sonné
Le régime sur mesure du diabétique
Des outils de mesure du statut nutritionnel
Les laits du pharmacien
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques