À la suite de l’extension d’indication aux nourrissons, enfants et adolescents de son vaccin contre les infections à pneumocoques Vaxneuvance, le Laboratoire MSD a demandé à la Haute Autorité de santé (HAS) de définir sa place dans la stratégie vaccinale française des sujets âgés de 6 semaines à 18 ans. L’instance recommande son intégration aux côtés de Prevenar 13.
Vaxneuvance, vaccin conjugué dirigé contre 15 sérotypes pneumococciques (VPC 15), a décroché son autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne en décembre 2021 chez les adultes, puis, en octobre 2022, une extension d’indication dès l’âge de 6 semaines et jusqu’à 18 ans. Mais sa place dans la stratégie vaccinale française restait à définir. C’est chose faite depuis la publication, le 11 août, par la Haute Autorité de santé (HAS), de son rapport d’évaluation. Celle-ci considère que ce vaccin de MSD « peut être intégré dans la stratégie vaccinale française pour la prévention des infections invasives, des pneumonies et des otites moyennes aiguës à pneumocoque chez les nourrissons, les enfants et les adolescents de 6 semaines à moins de 18 ans ». À ce jour, Vaxneuvance n'est pas commercialisé en France.
La HAS précise que « les bénéfices supplémentaires conférés par l’ajout de deux sérotypes - 22F et 33F, responsables respectivement de 5,1 % et 1,71 % des bactériémies et 0 % et 5,88 % des méningites à pneumocoque en 2020 - justifient l’utilisation de Vaxneuvance en alternative au vaccin Prevenar 13 (VPC 13 - Pfizer) ». En conséquence, et « conformément au calendrier de vaccination actuellement en vigueur », elle établit ses recommandations de schémas vaccinaux.
• de 2 à 6 mois : une dose de Vaxneuvance ou Prevenar 13 à 2 mois (8 semaines) et à 4 mois avec une dose de rappel à 11 mois
• de 7 à 11 mois non vaccinés antérieurement : deux doses de Vaxneuvance ou Prevenar 13 à deux mois d’intervalle suivies d’une dose de rappel un an plus tard
• de 12 à 23 mois non vaccinés antérieurement : deux doses de Vaxneuvance ou Prevenar 13 à au moins deux mois d’intervalle
• prématurés et nourrissons à risque élevé d’infection pneumococcique (IP) : une dose de Vaxneuvance ou Prevenar 13 à 2, 3 et 4 mois avec un rappel à l’âge de 11 mois
• enfants à risque élevé d’IP de 2 ans à moins de 5 ans (soit 59 mois au plus) non vaccinés antérieurement avec un vaccin conjugué : deux doses de Vaxneuvance ou Prevenar 13 à deux mois d’intervalle, suivies d’une dose de vaccin non conjugué 23-valent (VPP 23 Pneumovax - MSD) au moins deux mois après la deuxième dose de Vaxneuvance
• enfants à risque élevé d’IP de 2 ans à moins de 5 ans (soit 59 mois au plus) vaccinés avant l’âge de 24 mois avec un vaccin conjugué : une dose de Pneumovax
• enfants âgés de 5 ans et plus à risque élevé d’IP non antérieurement vaccinés : une dose de Vaxneuvance ou Prevenar 13 suivie d’une dose de Pneumovax
• enfants âgés de 5 ans et plus à risque élevé d’IP déjà vaccinés avec Pneumovax : une injection de Vaxneuvance ou Prevenar 13 si la vaccination antérieure remonte à plus de 1 an (l’injection ultérieure de Pneumovax sera pratiquée avec un délai minimal de cinq ans par rapport à la date d’injection de Pneumovax)
• enfants âgés de 5 ans et plus à risque élevé d’IP déjà vaccinés avec la séquence Prevenar 13-Pneumovax ou Vaxneuvance-Pneumovax : ils peuvent recevoir une nouvelle injection de Pneumovax en respectant un délai de cinq ans après la précédente injection de ce même vaccin
Des informations à intégrer par les pharmaciens, autorisés à prescrire et administrer tous les vaccins du calendrier vaccinal en population générale dès 11 ans depuis le 10 août. La HAS rappelle que la stratégie de vaccination antipneumococcique est amenée à évoluer en fonction de l’évolution des données, « notamment au regard de l’avis de l’Agence européenne du médicament sur l’autorisation de mise sur le marché de vaccins avec une plus large couverture sérotypique ». Une précision liée à sa recommandation, publiée le 4 août, de remplacer la séquence Prevenar 13-Pneumovax par le nouveau vaccin Apexxnar à 20 valences chez les adultes immunodéprimés ou avec maladies chroniques.
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