POURSUIVRE les négociations sur une économie « sociale » essentiellement marchande est une grave erreur, la confrontation des divers projets retenus aurait certainement permis de l’éviter. L’engagement des négociations sous la pression populiste d’une « grève des gardes » initiée à la va-vite, sans concertation, par le syndicat le moins impliqué dans l’organisation de la permanence du service officinal, malgré une unanimité temporaire de façade, créait un climat délétère, défavorable à toute négociation. La non-médiatisation de ce mouvement qui, de plus, s’est avéré sans incidence économique positive pour le réseau, relève de l’irresponsabilité de son promoteur.
L’élargissement de la première tranche de marge de 22,90 à 75 euros de prix industriel, si elle améliore l’économie globale du réseau, avantage les officines qui dispensent les médicaments les plus onéreux. Je doute que la répartition de la nouvelle manne soit équitable. De plus, elle est financée en totalité par la protection sociale et elle dépasse la demande légitime de réajustement économique (200 à 300 millions d’euros), ce qui amène la proposition hasardeuse de rééquilibrage par généralisation d’un TFR. Copie à revoir !
L’augmentation du forfait à la boîte, va dans le sens de l’amélioration générale de l’économie de toutes les officines. Cette augmentation a l’avantage de ne pas être supportée en totalité par le financement public (conditionnements non prescrits). Elle a l’inconvénient d’un re-vignettage généralisé. Elle justifie l’arrêt des grands conditionnements : bien parti, pourrait mieux faire !
Pour 2010, faute de projet commun, c’est loupé, l’économie ne bougera pas, la dégradation se poursuivra, la MDL continuera son œuvre déstabilisatrice. Il serait temps de faire fonctionner les méninges des responsables syndicaux et de leurs experts, pour valider en commun un projet économique cohérent, répondant à la fois aux attentes professionnelles, aux exigences sociales et aux spécificités des financements collectifs.
À toujours jouer à qui perd gagne et à faire cavalier seul, à proposer des actions ou des projets surprise à la dernière minute, sans concertation, ces « représentants » creusent la tombe de la pharmacie et fragilisent l’économie sociale.
Mes chers confrères et amis syndicalistes, j’ai été le premier à porter la contestation au sein de l’organisation syndicale majoritaire, pour faire évoluer le métier à une époque où le conservatisme dominait la profession, je n’ai jamais prôné la guerre fratricide ; le temps est venu pour vous de travailler ensemble et qu’enfin sorte un projet économique cohérent, moderne et évolutif.
Peu importe quelle entité syndicale sera majoritaire demain dans le pays, l’important c’est que la pharmacie d’officine ait un projet professionnel commun, cohérent, évolutif, tel que la loi HPST nous y engage.
Alors promettez-nous de vous mettre immédiatement tous autour d’une même table pour construire au plus vite ce projet, comme nous l’avons fait avec le rapport Rioli.
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