Le ministère de la Santé a décidé d'allonger le délai, jusqu'alors de 28 jours, entre les deux doses de vaccin administrées contre la variole du singe, sauf pour les personnes immunodéprimées.
« Dans le cadre de la stratégie de vaccination préventive (...) et afin de garantir au plus grand nombre de personnes à risque l'accès à la vaccination », le ministère de la Santé « a recommandé aux sites de vaccination d'allonger l'espacement entre la première et la deuxième dose pour les personnes non immunodéprimées ». Le ministère a toutefois indiqué que « les rendez-vous de seconde dose déjà programmés ne (devaient) pas être annulés » et que « les patients dont la deuxième dose serait évaluée comme prioritaire par un médecin pour des raisons de santé, de traitement ou d'exposition, bénéficieront d'un rendez-vous ». En revanche, « les rendez-vous de seconde dose non programmés pourront être programmés plus tard », prévient le ministère de la Santé.
La Haute autorité de santé (HAS) avait recommandé, dans son avis début juillet, un schéma vaccinal « de deux doses, espacées de 28 jours » tout en indiquant qu’un espacement des doses de plusieurs semaines pourrait être envisagé « en cas de tension d'approvisionnement des vaccins ». Alors que le ministre de la Santé, François Braun a déclaré le 3 août que la France était en capacité de vacciner la population cible et serait, de plus, « en capacité d'augmenter les vaccinations en fonction des besoins », l'annonce de l'allongement du délai pose question.
Si le ministère a encore affirmé le 4 août qu'il n'y avait « aucune tension d'approvisionnement en vaccins » et que la décision prise n'avait pour seul but que d'élargir le nombre de patients bénéficiaires, certains doutent de cette affirmation. C'est notamment le cas de Grégory Tempremant, conseiller régional dans les Hauts-de-France et vice-président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) dans cette région. « L'allongement du délai soulève de nombreux doutes en effet. Si l'on avait suffisamment de doses, on peut penser que l'on aurait ouvert davantage les vannes. Or, les autorités sanitaires n'ont pas permis aux pharmacies de participer à la campagne dès le début par exemple. On a peu le sentiment de revivre la même chose que lors du début de la campagne de vaccination contre le Covid », ressent-il.
Hier le ministre disait qu’il y avait assez de doses pour vacciner toutes les personnes éligibles.. aujourd’hui on gère la pénurie alors que 8% seulement sont vaccinées ?
— Grégory TEMPREMANT (@GTEMPREMANT) August 4, 2022
Combien y a t-il de doses disponibles ?
Ne reproduisons pas les erreurs Covid ! #transparence @Sante_Gouv https://t.co/b1cdtji1Wi
Pour Grégory Tempremant, il est difficile de comprendre pourquoi une telle décision a été prise alors que le nombre de personnes vaccinées est encore relativement faible à ce jour (moins de 20 000 selon les chiffres donnés par le ministère de la Santé). « Il faut que le ministère arrête de louvoyer et fasse preuve de transparence », demande-t-il.
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