Le rapport de la Cour des comptes rendu public hier pointe notamment un surnombre d’officines en France et un coût trop élevé de la substitution générique. Des accusations dont se défendent les syndicats d’officinaux.
Pour la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), supprimer 10 400 officines « en surnombre » sur les 21 400 pharmacies existantes représente une menace pour l’accès aux soins de tous les Français. « La mise en application de ce programme de destruction massive des officines remettrait en cause le modèle de la pharmacie française, et signerait l’arrêt de mort des pharmaciens de proximité dont les Français apprécient la compétence et la disponibilité », estime le syndicat dans un communiqué. Selon l’organisation présidée par Philippe Gaertner, ces recommandations sont totalement déconnectées des besoins de la population et s’appuient sur des partis pris d’« experts » peu au fait des spécificités territoriales françaises. Dans ce contexte, la FSPF demande au président de la République et à la ministre de la Santé de « prendre une position forte face à cette remise en cause aussi violente qu’injuste du réseau officinal ».
De son côté, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) déplore que ce rapport soit uniquement à charge contre la profession et le qualifie « d'excessif et d'obsolète ». « Il évoque le coût de la substitution générique par les pharmacies sans jamais citer les économies engendrées, et alors que personne ne conteste l’efficacité des pharmaciens », illustre, par exemple, le syndicat. Ou encore, « il conseille une rémunération à l’acte pour la profession, déjà réalisée dans la nouvelle convention 2018-2020, qu’il ne manque pas de critiquer dans le même rapport ». De même, relève l’USPO, il remet en cause le monopole de dispensation pharmaceutique et préconise l’ouverture du capital, deux mesures « hors sujet et surtout sans effet sur les comptes de la Sécurité sociale ». Pour l’USPO, « il fera partie des rapports médiocres publiés parfois par cette institution ».
Le syndicat, qui affirme qu’il s’attendait à un rapport dur contre l’officine, justifie ainsi sa signature en juillet de l'avenant conventionnel avec l’assurance-maladie. « Ceux qui espéraient de meilleures conditions de négociation en décembre après le PLFSS et la publication de ce rapport auront du mal à convaincre les confrères », indique son président, Gilles Bonnefond.
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