Le gouvernement veut suspendre d'ici à la fin de l'année l'utilisation dans tous les produits alimentaires du dioxyde de titane sous forme de nanoparticules, en raison de ses possibles effets néfastes pour la santé.
« Nous souhaitons suspendre avant la fin de l’année l’utilisation du dioxyde de titane comme additif alimentaire en France », a déclaré la secrétaire d'État à la Transition écologique, Brune Poirson, au quotidien « Le Parisien ». D'autre part, la France a « saisi la Commission européenne afin de demander aussi des mesures à ce niveau, dès lors que le dioxyde de titane est susceptible de constituer un risque sérieux pour la santé humaine », a poursuivi la ministre.
Rappelons que le dioxyde de titane, ou E171, est utilisé principalement comme colorant blanc ou opacifiant dans les produits alimentaires, mais aussi dans des dentifrices, des cosmétiques et des médicaments, qui ne sont pas concernés par l'annonce du gouvernement.
Toutefois, l'ONG « Agir pour l'Environnement », qui a salué l'annonce du gouvernement, a d'ores et déjà réclamé que cette mesure soit étendue aux cosmétiques et aux médicaments. « Le dioxyde de titane utilisé dans les médicaments n’est pas indispensable : il a pour seule utilité de colorer ou d’opacifier le pelliculage des comprimés et gélules », souligne l'association, assurant que 4 000 médicaments en contiendraient (Doliprane, Dafalgan, Spasfon…).
La substance contient des nanoparticules (d'une taille inférieure à 100 nanomètres), ce qui facilite sa pénétration dans l'organisme et qui peut engendrer des risques pour la santé. Ainsi, une étude menée par l'INRA (Institut national de la recherche agronomique) en 2017 a conclu que l'exposition chronique au E171 favorisait la croissance de lésions précancéreuses chez le rat, « sans que ces résultats ne permettent de conclure sur ses effets sur l’homme », analyse l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES). À la demande du gouvernement, l’ANSES mène de nouvelles recherches.
Face aux critiques, plusieurs marques de bonbons françaises ont déjà retiré cet additif de leurs recettes, comme Lutti (dans les bonbons Arlequins), Carambar & Cie (dans les chewing-gums Malabar) ou Verquin (dans les Têtes Brûlées).
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