Auditionnés par le Sénat dans le cadre de la Mission d'information sur le développement de l'herboristerie et des plantes médicinales, des professionnels de santé pointent les dangers des plantes médicinales.
La Mission d'information sur le développement de l'herboristerie et des plantes médicinales doit rendre ses conclusions à la fin du mois de septembre. Lors des auditions qui se sont déroulées entre mai et juillet, plusieurs professionnels de santé ont alerté les sénateurs sur le fait que l'utilisation de ces médecines naturelles n'est pas sans risque. « Soin par les plantes ne veut pas dire soin sans danger, a ainsi expliqué la présidente du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, Carine Wolf-Thal. 5 à 10 % des intoxications traitées aux urgences ou dans les centres antipoison sont ainsi liées à l'ingestion de plantes comme l'aconit, l'if, la belladone ou le datura. »
Pour la présidente de l'Ordre, les officinaux possèdent donc un rôle essentiel dans la dispensation de ces produits. « Le pharmacien est le plus à même de répondre aux exigences de sécurité liées à leur utilisation, il possède la connaissance des plantes médicinales et de leurs dérivés, qui requièrent une technicité importante, a-t-elle insisté auprès des sénateurs. Certaines plantes ou huiles essentielles peuvent être irritantes, neurotoxiques, photo-sensibilisantes ou caustiques. Il y a aussi des contre-indications pour les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants, les sujets épileptiques ou allergiques. »
Rappelant également que les plantes peuvent aussi modifier l'activité de certains médicaments, Carine Wolf-Thal affirme que les pharmaciens intègrent et comprennent la demande sociétale. « Avec les médecins, ils sont les seuls professionnels de santé incontournables pour y répondre, sans risque de perte de chances pour le patient, souligne-t-elle. Il en va de la sécurité de la prise en charge et de la santé publique. »
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