L’annonce de la ministre de la Santé d’un retour de l’ancienne formule du Lévothyrox dans deux semaines fait réagir la profession.
Contre toute attente, Agnès Buzyn annonce vendredi matin à la radio que l’ancienne formule du Lévothyrox sera de nouveau disponible dans les pharmacies dans 15 jours.
Au-delà de la surprise, l’annonce a quelque peu irrité la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). « Information des pharmaciens par voie de presse… de mieux en mieux ! », lance ainsi le syndicat. « Les patients ont besoin de conseils et se tournent, au quotidien, vers leurs pharmaciens. Sans information directe, les pharmaciens doivent désormais les conseiller grâce aux éléments recueillis dans les médias ! », s’agace, dans un communiqué, Philippe Gaertner, son président. D’autant que, selon lui, « ce retour à l’ancienne formule ne réglera qu’à court terme les difficultés rencontrées par les patients ». « Après des semaines de communication contradictoire, la ministre de la Santé a décidé de lancer une mission sur les moyens d’une meilleure information des professionnels de santé, ajoute-t-il. Il est plus que temps de prendre en considération le rôle essentiel du pharmacien dans l’information du public. »
De son côté, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) vient d’écrire à la ministre pour lui demander de réunir en urgence l’ensemble des responsables de la profession de pharmaciens, Ordre et syndicats. L’USPO aimerait en effet bien connaître la nouvelle organisation de la dispensation de la lévothyroxine, ses conditions de prescription, les personnes cibles, les conditions de prise en charge, ainsi que les recommandations, afin de ne pas être en rupture dès la première semaine. « Il est fondamental de nous consulter pour anticiper les difficultés qui ne manqueront de survenir et nous donner les moyens de les gérer », insiste son président, Gilles Bonnefond. « Si nous ne sommes ni consultés ni informés, nous ne pourrons pas accomplir notre travail de professionnel du médicament, notre rôle d’acteur du bon usage, notre mission de santé publique et la diffusion de la bonne information », écrit-il.
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