Impatience, frustration et inquiétude. Voici comment pourrait être résumé l’état d’esprit des syndicats de pharmaciens aujourd’hui. Des sentiments renforcés après la dernière réunion de travail avec l’assurance-maladie, le 1er février. Dans un communiqué, l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) n’a pas mâché ses mots envers l’assurance-maladie, soupçonnée « de prendre de haut » les officinaux. « À la stratégie du bras de fer, l’assurance-maladie préfère visiblement celle du piétinement », estime le syndicat face à l’absence d’avancées significatives concernant les évolutions dont le réseau a besoin sur le plan économique. L’UNPF tient à rappeler aux décideurs que « faute de revalorisation notable permettant d’enrayer la baisse de rémunération, les fermetures d’officines vont s’accélérer et l’offre de soins de proximité se dégrader. Des moins de 20 000 pharmacies actuelles, combien resteront dans cinq ans ? Dans dix ans ? 15 000 ou encore moins ? », interroge l’organisation présidée par Christophe Le Gall.
L’UNPF accuse de plus le gouvernement et l’assurance-maladie « d’allumer des contre-feux » en mettant sur la table des sujets comme la dispensation à l’unité ou la vente en ligne de médicaments alors que « le dispositif français de délivrance des médicaments, garant de l’absence de contrefaçon et rempart du bon usage, est l’un des rares systèmes qui fonctionnent bien dans notre pays ». Pour l’UNPF, il est hors de question de sortir de la réunion plénière prévue début mars sur un statu quo. « Faute de signaux positifs d’ici là, nous n’hésiterons pas à appeler à une mobilisation unie de toutes les forces vives qui veulent préserver l’accès des Français à une pharmacie de qualité et proche de chez eux », prévient le syndicat.
En fin de semaine dernière, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) avaient également publié un communiqué commun pour rappeler que les officinaux attendaient « des mesures concrètes ». Dans ce texte, les deux syndicats soulignent qu’il est indispensable de revaloriser le cœur du métier, à savoir la dispensation de médicaments, par l’augmentation des honoraires. « Une réelle évolution économique des nouvelles missions, comme la vaccination, est impérative », demandent-ils en particulier.
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