Est-il vrai que la rougeole revient ?
C’est exact. Cela en raison d’une couverture vaccinale insuffisante.
Près de 90 000 cas ont été recensés dans 48 pays européens au premier semestre 2019, soit plus du double par rapport à la même période de l'an dernier et d'ores et déjà davantage que pour toute l'année 2018. Depuis janvier 2019, 37 morts ont été déplorées, dont deux en France. En effet, dans 6 % des infections, la rougeole peut entraîner une pneumonie. Les complications neurologiques peuvent conduire au décès ou à des séquelles graves comme des troubles mentaux ou une paralysie. Il est donc essentiel de faire vacciner convenablement son enfant, ce qui nécessite deux injections : une première à 12 mois et une seconde au moins un mois après, avant l’âge de 2 ans (en pratique entre 16 et 18 mois). Cette vaccination, dorénavant obligatoire, est classiquement « couplée » avec celle contre les oreillons et la rubéole. Enfin, la vaccination contre la rougeole est très généralement bien supportée ; il survient une réaction fébrile vers le 10e jour, associée ou non à une « rougeolette » (éruption courte) suivant l’injection.
Pourquoi faire deux injections pour être vacciné contre la rougeole ? La seconde est-elle un rappel ?
Tout d’abord il faut absolument rappeler que la vaccination est le meilleur rempart contre la rougeole, qui peut être dangereuse. Et que les épidémies de rougeole ont fait leur réapparition depuis 2008, du fait de la réintroduction du virus dans la population insuffisamment vaccinée. Sur la période 2008 – 2011, près de 25 000 cas ont été déclarés en France, ayant entraîné 1 500 pneumopathies graves, 38 complications neurologiques et 20 décès. Une nouvelle vague épidémique sévit depuis la fin de l’année 2017, avec environ 520 cas en 2017. En juin 2018, 84 départements avaient déclaré au moins un cas. Cette situation est uniquement due à un taux de couverture vaccinale inférieur à ce qu’il devrait être pour empêcher le virus de circuler, autrement dit au moins 95 %. Or, si ce taux tend à remonter légèrement, il n’atteint pas encore les 95 %. La vaccination contre la rougeole est obligatoire depuis le 1er janvier 2018. Couplée à celle des oreillons et de la rubéole (vaccin ROR). Les recommandations prévoient, dans le cas général, une première injection faites à l’âge de 12 mois et une seconde entre 16 et 18 mois. La deuxième dose n’est pas un rappel, mais constitue un rattrapage. En effet l’injection d’une seule dose ne protège qu’environ 90 % des sujets vaccinés ; chiffre montant à 98 % après la deuxième injection. Cette dernière est donc absolument essentielle.
Que faire s’il y a un cas de rougeole dans son entourage et que des personnes ne sont pas vaccinées ?
Il ne faut pas perdre de temps ! Et tout dépend du cas de figure. Notamment de l’âge des sujets concernés. Le principe est d’administrer le vaccin trivalent le plus tôt possible aux personnes non vaccinées (ou n’ayant pas reçu les deux injections) et n’ayant eu la rougeole auparavant, et dans les 72 heures du contact possiblement infectant. C’est ainsi que pour les enfants de 6 à 11 mois, on injecte 1 dose, et ultérieurement 2 doses selon le schéma classique à 12 puis à 16 – 18 mois. Pour les enfants de plus de 1 an et les personnes nées depuis 1980, les recommandations sont de mettre à jour le calendrier vaccinal pour atteindre au total 2 doses de vaccin trivalent. Enfin, chez la femme enceinte non vaccinée et sans antécédent de rougeole et les enfants de moins de 6 mois dont la mère a la rougeole, on a 6 jours pour injecter des immunoglobulines. D’une manière générale, il n’est jamais trop tard pour se faire vacciner, y compris à l’âge adulte, car la rougeole n’est pas qu’une maladie de l’enfance !
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