Alors que la 9e édition du Mois sans tabac va commencer cette semaine, la ministre de la Santé a annoncé l’interdiction à venir des sachets de nicotine, aussi appelés pouches. De nombreux cas d’intoxication ont été signalés ces derniers temps par les centres antipoison concernant ces produits fortement dosés en nicotine qui séduisent les jeunes consommateurs.
Ce sont des sachets de nicotine aromatisés que l’on place entre la lèvre et la gencive, vendus à des tarifs très attractifs, seulement 5 euros pour un lot de 20 unités en moyenne. Les pouches, ou nicopouches, ne contiennent pas de tabac (contrairement aux SNUS), ne nécessitent pas de combustion et ne dégagent ni fumée ni vapeur. Parfois présentées comme un outil de sevrage tabagique, les pouches sont en fait bien souvent une porte d’entrée vers l’addiction à la nicotine, surtout chez les plus jeunes. Très fortement dosés en nicotine, elles peuvent aussi être à l'origine d’intoxications. « Je suis très préoccupée car les centres antipoison reçoivent de plus en plus d’appels d’adolescents pour des syndromes nicotiniques aigus parfois sévères, en lien avec la consommation des pouches, a expliqué la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, dans un entretien au « Parisien ». Ils se traduisent par des vomissements, des convulsions, des hypotensions voire des troubles de la conscience », détaille-t-elle.
Mardi 29 octobre, la ministre a confirmé la volonté du gouvernement d’interdire ces produits, notamment parce qu’ils sont largement consommés par les jeunes, y compris par des adolescents. « Le gouvernement a décidé d’interdire ces produits, qu’il s’agisse des sachets contenant de la nicotine à placer dans la bouche, contre la gencive ou sous la langue, qu’on appelle pouches, mais aussi des produits similaires qui sont tout aussi problématiques, sous la forme de gommes ou de billes. Le marketing de ces produits est directement ciblé vers les jeunes et je souhaite que nous puissions protéger notre jeunesse », expose la ministre, précisant « qu'un texte d’interdiction sera publié dans les prochaines semaines ».
Cette interdiction prochaine fait suite à une première alerte de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), qui avait déjà prévenu d’une augmentation des cas d’intoxications liés aux pouches en novembre 2023. Plus récemment, le Comité national contre le tabagisme (CNCT) avait également annoncé le dépôt d'une plainte pour « trafic de substances vénéneuses » et réclamé leur interdiction.
Si le tabagisme a considérablement diminué chez les adolescents (de 25,1 % de fumeurs quotidiens parmi les jeunes de 17 ans en 2019 à 15,6 % en 2022 selon l’enquête Escapad 2022), ces derniers sont aujourd’hui de plus en plus souvent attirés par des produits alternatifs à la cigarette, qui contiennent de la nicotine et peuvent s’avérer particulièrement addictifs, à l’instar des puffs, des cigarettes électroniques jetables. Il y a quelques mois, les députés avaient voté une loi visant à interdire les puffs. Adoptée en début d’année, elle attend encore d’être promulguée. « J’ai pour objectif l’arrêt de leur commercialisation avant la fin de l’année », a annoncé Geneviève Darrieussecq, ce qui pourrait donc conduire à une interdiction des puffs dans les prochaines semaines.
Avec l’AFP.
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