Cette décision pour le moins inexplicable selon les pédiatres concerne environ 400 000 petits Italiens âgés de moins d’un an. Dans une circulaire particulièrement laconique, le ministère de la Santé a expliqué que « les régions concernées par un plan de réduction du déficit de leur branche maladie (Latium, Abruzzes, Molise, Campanie, Calabre et Sicile), ne peuvent pas garantir à leurs assurés, l’administration de l’anticorps monoclonal Nirsevimab* qui ne fait pas partie des traitements que l’assurance-maladie est obligée de prendre en charge ». En clair, l’État italien ne s’estime pas être dans l’obligation de livrer ce traitement préventif, de manière générale. Et encore moins, aux régions qui font l’objet de plans de remise en ordre de leurs dépenses de santé largement explosives depuis plusieurs années. En revanche, toutes les régions du centre nord considérées comme plus ou moins vertueuses et les deux exceptions méridionales, c’est-à-dire la Sardaigne et la Basilicate, pourront obtenir les précieuses ampoules afin d’immuniser gratuitement les enfants de moins d’un an.
Dans les Pouilles, le conseiller régional menace de traîner le ministère de la Santé devant les tribunaux
Discrimination
Pour le Dr Filippo Anelli, président de la fédération des ordres des médecins italiens (FNOMCeO), cette décision est inacceptable dans la mesure où « tous les citoyens sont égaux devant la loi » selon la Constitution. Ce qui est désormais une discrimination géographique incarne aussi l’exemple type d’un système à deux vitesses renforcé depuis l’introduction en début d’année, d’une réforme accentuant l’autonomie différenciée pour les régions. Dans les Pouilles, le conseiller régional Fabiano Amati à l’origine de l’adoption en mai dernier d’un dispositif régional sur l’obligation de prévention contre la bronchiolite, une première à l’échelle nationale, menace de traîner le ministère de la Santé devant les tribunaux. Face à cette levée de boucliers dans une partie importante du pays, le ministère de la Santé a déclaré qu’il discutera avec l’Agence italienne du médicament (AIFA), pour insérer cette prophylaxie dans la liste des traitements pris en charge par l’Assurance maladie. Ce qui risque de prendre beaucoup de temps alors que la bronchiolite frappe déjà aux portes des Italiens.
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