Face au durcissement du mouvement des anti-vaccins, la ministre de la Santé a confirmé l'innocuité des adjuvants. Ces derniers sont au cœur des critiques des opposants à l’extension de l’obligation vaccinale.
Quelques jours après l’annonce du lancement d’une action de groupe contre plusieurs laboratoires par des associations de « vaccino-sceptiques », Agnès Buzyn a, de nouveau, pris la parole pour réaffirmer l’absence de risque lié à la vaccination. Au centre de son propos : les adjuvants, et notamment l’aluminium, contenus dans les vaccins et incriminés par les opposants à l’extension de l’obligation vaccinale.
Face aux critiques, la ministre de la santé a assuré hier que les adjuvants n’étaient « pas nocifs » et que « tous les rapports » le démontraient. Agnès Buzyn a poursuivi en rappelant que sa priorité était de « lutter contre les réseaux sociaux » et la « désinformation ».
Pour justifier sa position, le gouvernement s’appuie notamment sur le fait que le recours à ces produits s’inscrit « dans le temps long ». « Nous avons, sur les adjuvants, un recul d’utilisation de 90 ans », a ainsi rappelé la ministre de la Santé. Utilisés depuis les années 1920 dans les vaccins comme adjuvants pour déclencher une meilleure réponse immunitaire du corps, les sels d'aluminium, entrant notamment dans la composition des vaccins de la diphtérie, du tétanos et de la poliomyélite (DTP), de l'hépatite B ou contre le papillomavirus humain (HPV), n'en sont pas moins au cœur d'une polémique. Les travaux menés par le chercheur Romain Gherardi de l’hôpital Henri-Mondor (Créteil) ont ainsi révélé l’existence de lien possible entre l’aluminium contenu dans les vaccins et une série de symptômes (fatigues extrêmes, troubles cognitifs) chez certaines personnes prédisposées génétiquement.
L’association EM3 s’appuie sur les conclusions du Dr Gherardi pour demander la mise à disposition de vaccin sans aluminium. Didier Lambert, président de E3M, a notamment dénoncé les dangers liés au refus de « toute remise en cause d’un produit de santé ». Ces accusations ne semblent pas de nature à faire fléchir la ministre qui n’a pas hésité à qualifier l’opposition au vaccin « d’irrationnelle ».
Avec AFP
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