Quels sont les traitements pour soutenir l’arrêt de la cigarette ?
Les médicaments disponibles peuvent être utilisés dans une stratégie d’arrêt ou de réduction de la consommation de tabac. Les substituts nicotiniques offrent un grand choix de galéniques : comprimé à sucer (Nicopass, Nicotinell, Niquitinminis), comprimé sublingual (Nicorette Microtab), gomme à mâcher (Nicorette sans sucre, Nicotinell sans sucre), dispositif transdermique (patch) ou dispositif pour inhalation (Nicorette), spray pour pulvérisation buccale (Nicorette).
Quels sont leurs modes d’action respectifs
- Posé le matin, le patch diffuse un taux régulier de nicotine grâce à sa membrane de contrôle de débit. Certains patchs se retirent le soir au coucher (Nicoretteskin 10 mg, 15 mg et 25 mg/16 heures) mais la plupart diffusent pendant 24 heures et se déclinent en trois dosages : 7 mg/24 heures, 14 mg/24 heures et 21 mg/24 heures (Nicopatch, Nicotinell TTS, NiQuitin transparents).
- La gomme permet de garder un geste qui remplace celui d’allumer une cigarette. Les gommes 2 mg et 4 mg se mastiquent lentement, pendant 20 à 30 minutes, pour laisser le temps à la nicotine de diffuser, elles se gardent quelques minutes contre la joue entre chaque mastication.
- Les comprimés sublinguaux ou à sucer et les pastilles à sucer se placent sous la langue ou entre la gencive et la joue.
- L’inhaleur buccal privilégie la gestuelle car le dispositif se présente comme un porte-cigarettes chargé d’une cartouche poreuse contenant de la nicotine. À l’inverse d’une cigarette, la nicotine n’est pas inhalée mais se dépose sur la muqueuse buccale où elle est absorbée.
- Le spray pour pulvérisation buccale peut être proposé pendant toute la durée du traitement sans dépasser quatre pulvérisations par heure.
Comment choisir le bon produit et le bon dosage ?
Les comprimés, gommes et inhaleur délivrent de la nicotine au coup par coup, ils permettent de gérer l’apport de nicotine en fonction des besoins du moment. En revanche, les patchs délivrent de la nicotine de manière régulière tout au long de la journée. À posologie équivalente, toutes ces formes ont la même efficacité. Le choix du dosage se fait en fonction du degré de dépendance initiale. Les fumeurs (très) fortement dépendants commencent par les dosages les plus forts. Il faut tenir compte des signes éventuels de sous-dosage (insomnie, irritabilité, agitation, sensation de faim) ou de surdosage (bouche sèche, état nauséeux, maux de tête, tremblements, palpitations). La posologie est adaptée après quelques jours de traitement. L’association de deux substituts est possible (patch et comprimé à sucer par exemple).
Quels sont les protocoles à suivre ?
Chacun doit choisir la forme qui lui convient le mieux en fonction de son activité professionnelle, de sa façon d’appréhender le sevrage, de sa sensibilité aux effets indésirables. Le sevrage nécessite deux à trois mois au minimum en respectant les protocoles qui se déroulent classiquement en trois phases : une phase initiale, une phase de stabilisation et une phase de sevrage. Il ne faut pas plus « brûler » les étapes au risque de rechuter. Le traitement doit être planifié dès le début, les doses de nicotine sont diminuées progressivement par paliers pour éviter l’apparition de symptômes de manque. Si l’envie de fumer est trop forte, il est préférable d’augmenter les doses plutôt que de « craquer » (prendre plus de comprimés par jour par exemple, ou des gommes 4 mg à la place de gommes 2 mg).
La cigarette électronique : pour ou contre ?
Depuis son apparition, la e-cigarette a suscité de nombreux débats et a mobilisé les instances juridiques nationales et européennes. La cigarette électronique, avec ou sans nicotine, n’est pas un produit de consommation anodin même si elle contient moins produits toxiques que la cigarette traditionnelle. La HAS ne la recommande pas comme outil de l’arrêt du tabac car, en l’état actuel des connaissances, son efficacité et son innocuité n’ont pas été suffisamment évaluées. Toutefois, la HAS considère que son utilisation chez un fumeur qui a commencé à vapoter et qui veut arrêter de fumer ne doit pas être découragée.
Quelles sont les dernières recommandations officielles ?
Afin d’éviter que la cigarette électronique soit une porte d’entrée vers le « tabagisme classique », l’Académie nationale de Pharmacie préconise que « la composition qualitative et quantitative des produits utilisés dans les recharges soit précisée et contrôlée dans le cadre de la norme AFNOR ; que la température obtenue à la sortie de l’atomiseur soit contrôlée et limitée afin d’éviter la transformation de la glycérine en acroléine, substance très toxique ; et que la cigarette électronique soit interdite en tout lieu où l’usage du tabac est interdit. »
Que penser des méthodes alternatives ?
Les méthodes alternatives telles que l’homéopathie, l’acupuncture, l’hypnose, l’auriculothérapie, ou pour certains, l’activité physique, n’ont pas fait la preuve de leur efficacité dans le sevrage. Pour autant, la HAS considère que ces méthodes peuvent trouver leur place dans une démarche d’arrêt du tabac en complément des méthodes recommandées, si le fumeur les considère comme utiles dans sa démarche,
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