Savoir distinguer le vrai du faux.
La nicotine est responsable des effets nocifs de la cigarette.
Oui et non. À forte dose, la nicotine peut être toxique. Néanmoins, aux doses que s’administre un fumeur, elle n’a pas cet effet toxique. Ce sont les 4 000 substances chimiques qui l’accompagnent dans la fumée de tabac (goudrons, monoxyde de carbone, CO, métaux lourds…) qui sont dangereuses. Les goudrons sont les principaux responsables du développement de cancers. On sait en revanche que la nicotine est responsable de l’installation d’une dépendance physique mais aussi psychologique et comportementale. Son arrêt brutal peut entraîner des signes de manque : irritabilité, anxiété et maux de tête.
Les substituts nicotiniques sont une solution à la dépendance.
Oui et non. Les substituts nicotiniques réduisent l’envie compulsive de fumer en maintenant une nicotinémie stable. Ils aident le fumeur à se déshabituer de la cigarette, en lui épargnant une sensation de manque trop importante. Ils préviennent les symptômes liés à la dépendance physique ; en revanche, ils n’agissent pas sur la composante psychologique liée au geste de fumer, au sentiment de détente ou de convivialité associé à la cigarette, et sur toutes les composantes du conditionnement comportemental.
Les substituts nicotiniques retardent les bénéfices du sevrage.
Faux. Il n’existe pas de dépendance aux substituts nicotiniques. Les bienfaits de l’arrêt se font ressentir dès le premier jour. Le CO, gaz toxique qui se fixe à la place de l’oxygène sur les globules rouges, disparaît de l’organisme en 24 heures après l’arrêt du tabac. Les autres composés comme les substances irritantes et les goudrons disparaissent ensuite.
On peut arrêter seul sans aucune aide.
Oui et non. Certains pourront arrêter seuls, d’autres auront besoin d’un simple soutien psychologique avec quelques conseils, d’autres enfin auront besoin d’un traitement efficace. Sans accompagnement, 97 % des fumeurs n’arrivent pas à arrêter. En effet, une fois libéré du tabac, le fumeur doit acquérir d’autres habitudes, il doit apprendre à gérer autrement ses émotions et les moments de la journée où la cigarette était présente, d’où l’importance d’être accompagné. L’hygiène de vie joue également un rôle essentiel, il est recommandé de modérer sa consommation de café, de thé ou d’alcool qui sont des excitants du système nerveux et accroissent l’anxiété.
Il est dangereux de fumer quand on prend déjà des patchs nicotiniques.
Faux. Consommer des substituts réduit la prise de cigarettes ce qui réduit l’intoxication tabagique. C’est même parfois nécessaire pour les fumeurs qui ne veulent pas quitter la cigarette du jour au lendemain. En revanche, il est inutile d’enlever le patch juste au moment de fumer une cigarette : la nicotine reste présente dans la couche la plus superficielle de la peau pendant au moins deux heures après avoir retiré le patch. Il est cependant recommandé de ne pas continuer à fumer trop longtemps car les récepteurs nicotiniques sont alors plus longs à se refermer.
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