Le tirage au sort à l’entrée en première année commune aux études de santé (PACES) refait surface. Ce mode arbitraire d’admission a été à nouveau évoqué hier par le Conseil national de l’enseignement supérieur.
Alors que les futurs bacheliers s’apprêtent à déposer leurs vœux quant à la poursuite de leurs études sur le portail APB (admission post-bac), le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) a examiné hier un projet d’arrêté visant à introduire le tirage au sort comme mode d’arbitrage pour l’entrée dans les filières sous tensions.
Selon le journal « Le Monde », à l’origine de cette information, ce projet d’arrêté concernerait, entre autres, la première année commune aux études de santé (PACES), dont le cursus pharmaceutique. Le tirage au sort n’interviendrait que dans une seconde phase, les candidats ayant tout d’abord été sélectionnés en fonction de leur domicile, du lieu d'obtention du bac, mais aussi de leur statut familial. La priorité serait ainsi donnée dans cette présélection aux personnes mariées, pacsées, en concubinage ou ayant une ou plusieurs personnes à charge. Le vote consultatif d’hier a cependant été repoussé à une date indéterminée.
Pour autant, l'idée d’un tirage au sort n’est pas nouvelle. En mai dernier, le rectorat de Paris, confronté à un nombre d’inscriptions dépassant les capacités d’accueil, avait déjà émis l’éventualité d’un tirage au sort. Devant le tollé suscité, le rectorat de Paris et le ministère de l’Enseignement supérieur avaient retiré leur projet. Thierry Mandon, secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur, n’avait pas tardé à réagir assurant : « Je ferai tout pour que le tirage au sort pour accéder en PACES n’existe jamais. » (voir notre article « abonné »)
À l'occasion de cette nouvelle polémique, l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) rappelle qu'elle a toujours été opposée au tirage au sort. Un système, « inégalitaire et dangereux », qui risque d'exclure des jeunes ayant la vocation à devenir pharmaciens avant même leur entrée à l'université. Dans sa contribution à l' « Alter PACES » sur les différents modèles d'expérimentation et de réorientation des étudiants, l'ANEPF avait émis, en 2016, plusieurs propositions pour « sélectionner intelligemment ».
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