Une enquête menée auprès 2 000 étudiants en pharmacie confirme leur forte mobilisation face à la 2e vague de Covid-19. Prêts à réaliser les tests antigéniques, ils tiennent à rappeler l’importance d’être formés à cette nouvelle mission, d’être parfaitement protégés, d’être rémunérés et de pouvoir s’investir sans nuire à leurs études.
L’ensemble des étudiants en santé, toutes filières confondues, affiche un engagement marqué pour combattre l’épidémie de Covid-19 auprès des professionnels de santé en exercice. À la condition de ne pas sacrifier leur formation initiale à cet investissement. Dans un communiqué commun signé par dix organisations étudiantes, dont l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF), les étudiants listent les prérequis nécessaires à une mobilisation efficace et non pénalisante pour leur cursus, notamment en termes de temps de travail, de rémunération, de continuité pédagogique, d’encadrement et de suivi aussi bien physique que psychique, ou encore de réquisition.
Par ailleurs, l’ANEPF publie les résultats d’une enquête menée du 8 au 10 octobre à laquelle 2 158 étudiants en pharmacie, de la 1e à la 6e année, ont répondu. Ainsi, 94 % d’entre eux sont « prêts à se mobiliser pour apporter leur aide pendant cette crise sanitaire » sur la base du volontariat et plus de 92 % à réaliser les tests antigéniques en pharmacie. Plus précisément, 81 % sont d’accord pour pratiquer le prélèvement nasopharyngé, 86,5 % pour contribuer à la gestion administrative (par exemple en enregistrant les patients sur les bases de données de Santé publique France) et 76 % pour effectuer le tracing des patients positifs et des cas contact. Tous mettent cependant en avant le besoin de formation à cette nouvelle mission, ainsi que la nécessaire « réorganisation des enseignements à la faculté » pour libérer du temps sans négliger leur formation initiale.
En outre, les étudiants en pharmacie ont fait remonter plusieurs interrogations, en premier lieu concernant leur protection légale en cas de prélèvement nasopharyngé mal réalisé. Ils soulignent aussi que l’organisation du dépistage en pharmacie peut soulever des difficultés quant aux flux de patients, entre ceux venant se faire tester et les autres, dont des personnes à risques, et ils appellent à « la protection des étudiants avec un équipement adéquat et en quantité suffisante ».
Relevant à leur tour que les étudiants en pharmacie, tout comme l’ensemble de la profession, ont été « les grands oubliés de la première vague » en termes de rémunération, ils préviennent : « Il est inconcevable que les étudiants deviennent une main-d’œuvre peu chère, voire gratuite, dans la lutte contre l’épidémie. »
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